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Tribune libre :Hôpitaux de Paris quand nos traditions (d’hospitalité) riment avec couillons

L’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) annonce une facture de 118,6 millions d’euros, fin 2014, représentant le cumul des impayés dont restent redevables des patients étrangers ne résidant pas en France !
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118,6 millions d’euros !!!

Gloups, le « pas d’amalgame » va en prendre un coup, mais l’info a fuité dans la presse, et notamment dans Le Parisien ces jours-ci

Voici que l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) annonce une facture de 118,6 millions d’euros, fin 2014, représentant le cumul des impayés dont restent redevables des patients étrangers ne résidant pas en France !

Une paille, donc ? Oui, mais une poutre dans l’œil du déficit déjà abyssal de notre caisse d’assurance maladie et qui se cumule depuis une quinzaine d’années. Entendez par là : un cumul qu’aucun gouvernement français d’aucune couleur politique qui soit, en 15 années, n’a tenté d’enrayer.

À cela, une raison principale érigée sous forme de dogme : la « tradition hospitalière française » de soigner sans distinction tout patient qui se présente et, surtout, quitte à jouer les benêts abrutis et abusés à présenter la facture plus tard…

Au royaume du gogo idéaliste, point de limite. On peut s’interroger sur l’origine de cette tradition française d’accueil que l’on nous administre comme sédatif à toute possibilité de réflexion ?

Ce dogme est-il l’œuvre d’une caste profondément généreuse avec l’argent des autres, ayant pour objectif de transformer notre pays en pompe aspirante ?

Car 118 millions d’euros de factures impayées pour des étrangers ne résidant pas en France et n’ayant, de ce fait, jamais cotisé un centime en France, c’est le grotesque qui le dispute à l’absurde.

Au palmarès des mauvais payeurs : l’Algérie, qui cumule à elle seule 31,6 millions d’impayés.

À force de repentance perpétuelle et de mea-culpa prolongés et répétés envers notre ancienne colonie, on obtient donc le prix du mépris et une belle ardoise qui, à coup sûr, ne sera jamais honorée.

La réalité, pour les Français résidant en France, ce sont les médicaments déremboursés de plus en plus nombreux, la hausse vertigineuse des cotisations d’assurance maladie, feu nos allocations familiales ou ce qu’il en reste, et le régime du RSI qui étouffe nos professions indépendantes qui, elles, pourtant, investissent du temps et de l’argent dans notre pays.

La réalité, c’est cette retraitée croisée il y a peu, qui n’a pas l’argent pour changer ses lunettes après avoir pourtant cotisé plusieurs décennies.

Mais rassurez-vous, braves contribuables-lecteurs, des solutions sont en cours pour remédier à cette facture qui creuse le déficit de l’Assistance publique parisienne (49 millions d’euros, quand même, en 2014 sur le budget principal). La direction de l’Assistance publique de Paris s’apprête à dénoncer les conventions de dispense d’avance de frais avec leurs anciens créanciers.

Comprendre : 15 années de cumul de créances impayées, passe encore ; mais que les créanciers n’y reviennent pas !

Autre annonce phare (mais pas éblouissante) : dès septembre, « tout étranger qui viendra se faire soigner en France dans le cadre de soins programmés (non urgents) devra avancer l’intégralité des frais avant d’être hospitalisé ».

Car, autre tradition française qui visiblement nous coûte un max, les patients étrangers seraient attirés par les « bonnes pratiques médicales françaises » et l’on enregistre +9,8 % de séjours entre 2010 et 2014 pour la seule AP-HP.

Plébiscités mais pas payés.

Douce France, terre d’accueil, dotée de pratiques médicales reconnues dans le monde entier, par des patients qui oublient leur porte-monnaie.

Mais quand on aime, on ne compte pas.

Anne Sophie Désir

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Source Boulevard Voltaire

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