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Tribune libre : Et maintenant, le « jeu des 12 24 72 »…

Vous vous faites du souci pour votre adolescent qui risque de s’adonner au «  jeu » de la biture express ou à celui de «  A l’eau ou un resto » ? Le « jeu des 12 24 72 » va vous achever.

 Parents, votre enfant avait échappé au jeu du petit pont massacreur, à celui du foulard, de la tomate ? Vous vous faites du souci pour votre adolescent qui risque de s’adonner au «  jeu » de la biture express ou à celui de «  A l’eau ou un resto » ? Le « jeu des 12 24 72 » va vous achever.

Le jeu ? Disparaître pendant un certain temps sans donner de nouvelles ! C’est le cas d’Emma, dans le Nord, qui s’était volatilisée. Parents aux quatre cents coups, déploiement de recherches policières, et la gamine de 13 ans de réapparaître trois jours plus tard, avouant avoir relevé le défi du «  jeu des 72 heures ». Le but ? «  Faire peur aux parents, les inquiéter ». Il paraît que c’est amusant.

«  Faire ses douze heures » pour ensuite nominer trois personnes qui doivent impérativement rester cachées le laps de temps déterminé, et obtenir alors le Saint Graal pour passer la barre des 24 puis celle des 72 heures.
Mais où vont-ils ? Que font-ils ? Avec qui ? « La petite Emma  » était « à droite, à gauche », peut-être chez un homme de 63 ans avec qui elle a eu une relation amoureuse «  consentie » ces derniers mois…
Pour l’association Assistance et recherche des personnes disparues (ARPD), le jeu «  ressemble davantage à un hoax qu’à un réel phénomène », son Président estimant que « plus on en fait l’écho, même de façon négative, plus ça va donner des idées aux gamins ». Parce qu’il serait envisageable d’en parler de façon positive ?

Même son de cloche du côté des associations éducatives : «  ici, on n’en a jamais entendu parler », commente un prof de sport de la région parisienne. « Attention à ne pas créer le phénomène », prévient un cadre pédagogique. On se demande alors à quoi servent les campagnes anti -drogue, anti- racisme et tutti quanti…

Les policiers, aussi, sont sceptiques quant à l’existence de ce jeu, au motif qu’il n’y a pas de trace sur les réseaux sociaux. Ils conseillent cependant de contacter, en cas de message douteux, la plateforme Pharos.
Mais il n’empêche, le procureur de la République de Valenciennes a confirmé les déclarations d’Emma aux policiers.
En outre, quand échouer à l’un des défis oblige à le recommencer, quoi d’étonnant à ce que la plupart des ados prennent soin d’en effacer toute trace sur internet?

Car c’est bel et bien par Facebook qu’Axelle a été prévenue : «  On m’a écrit sur mon wall : « Je viens de faire mes 12 heures, je te nomine pour que tu les fasses. Bon courage. » », confie-t-elle sur 20 Minutes. Et de raconter que les animateurs de la colonie où elle se trouvait «  avaient dû veiller toute la nuit pour que les enfants ne partent pas ». Un hoax, on vous dit…
Heureusement, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) prend le phénomène au sérieux puisqu’elle appelle les services de police à la vigilance.

Voilà où ont mené des décennies de pédagogie, de laxisme, de consumérisme débiles : à nous fabriquer des jeunes au cerveau en friche où ennui rime avec connerie.
Le plus effrayant, dans ces «  défis » ? C’est l’absence d’empathie de ces nigauds à l’égard de leurs parents. Pire, c’est le plaisir éprouvé à l’idée de leur faire peur. Des sadiques, quoi. Ce sont eux, les adultes de demain ? De quoi se faire des cheveux blancs…

Caroline Arthus
Ancien chef d’entreprise.
source: Boulevard Voltaire

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