L’île d’Öland constitue le font de commerce de l’auteur qui y passe tous ses étés depuis qu’il est haut comme trois pommes.
Si la Suède reste le deuxième pays créateur de musique au monde, c’est aussi un vivier d’auteurs de polars et de séries télévisées avec pour chacun un ancrage local. Il reste fort heureusement deux ou trois régions inexplorées pour de nouveaux écrivains. Sur cette petite île située dans le sud-est du pays, il est de tradition de fêter la Saint-Jean, mais dans ce roman des événements imprévus vont perturber cette manifestation.
Depuis des lustres, la famille Kloss règne sur ce petit bout de terre. Elle possède à peu près tout, camping avec des caravanes, boîte de nuit, restaurant, bar et hôtels. Il ne manque qu’une compagnie de VTC. Un personnage inquiétant va très vite se transparaître sans que le lecteur ne sache réellement s’il est animé de bonnes ou de mauvaises intentions.
Des faits troublants ne vont pas tarder à se produire et la vie de cette paisible station balnéaire se transforme lentement mais sûrement en petit cauchemar. Un mystérieux rafiot commence par disparaître et des péripéties incongrues ne cessent de se dérouler. Un des enfants de la famille se perd en mer à bord de son canot pneumatique et être témoin de choses renversantes. Il se confiera à un vieil homme très alerte qui prendra son histoire très au sérieux. Il s’ensuivra une relation amicale entre ces deux personnages tout à fait étonnante.
Lisa, une musicienne, se transforme le soir en DJ sous le nom de Lady Summertime et sait mettre le feu aux soirées qu’elle anime. Le mystérieux personnage qui se fait appeler le « Revenant » commence, lui aussi, à surprendre. Contrairement à de nombreux Suédois qui, au début du siècle dernier, avaient dû émigrer aux États-Unis poussés par la faim, le « Revenant », lui, avait été dans le pays neuf, l’URSS des années1920/1930, période particulièrement sinistre avec ses camps d’extermination qui ont tué des millions de Russes.
Le « Revenant » a fait partie des exécutants de ces crimes et n’a pas oublié ses méthodes quand il revient en Suède. Cette fin d’été ne manquera pas de rebondissements et le lecteur pourra refermer ce livre en se disant qu’il vient de terminer un très bon roman, bien écrit, bien traduit et de très bonne facture.
Un polar 5 stars.
504 pages, Albin Michel,
22,90 €
Format 24,5 x 15,5
Dominique LE FUR
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