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Lire: DEGRELLE  » Qui suis-je ? » de Francis Bergeron .

Degrelle, à la recherche de la Toison d’Or.

Degrelle, un personnage hors du commun, un héros bondissant tout droit sorti d’un roman d’Alexandre Dumas ou de Théophile Gautier…

Né en Belgique, en 1906, dans une famille catholique de huit enfants, Léon Degrelle écrit ses premiers poèmes dès 15 ans, en même temps qu’il lit Charles Péguy. Il découvre assez vite Maurras, le polémiste Daudet (qui l’impressionne) et l’école d’Action française, grâce à un père jésuite.

Directeur du journal des étudiants catholiques de Louvain, il est à l’origine du saccage d’une exposition à la gloire des Soviets en 1928 ! L’année suivante, il est embauché comme journaliste par l’abbé Wallez au quotidien le Vingtième Siècle, où il se lie d’amitié avec un certain George Remi, alias Hergé, qui a à peine plus de vingt ans, comme lui. Cette amitié sera à l’origine, en 2000, d’un livre polémique, vendu sous le manteau, intitulé « Tintin mon copain ».

Léon Degrelle part en reportage au Mexique, couvrir la geste des Cristeros, où douze mille catholiques sont tombés en raison de leur foi. A son retour, Degrelle, devenu la coqueluche de la presse catholique, est plus que jamais déterminé à agir ! Dès 1931, il participe au lancement de la revue Soirées, tout en devenant l’un des animateurs de la campagne électorale du Parti catholique. En 1932, il lance la revue Rex, puis plusieurs autres publications catholiques (dont Vlan), mais, poursuivant une tentative de mainmise sur le Parti catholique, exerçant un culte du chef, la rupture avec la hiérarchie catholique est consommée en 1935.

Dès lors, Rex se mue en parti politique et récolte 11,5 % des voix aux élections de 1936 (21 députés et 12 sénateurs rexistes), provoquant un tremblement de terre ! Mais entendant agir de l’extérieur, Léon Degrelle ne s’est pas présenté lui-même ; c’est une erreur de sa part, qui va devenir fatale pour Rex, dès lors que Degrelle décide de provoquer une élection partielle… qu’il va perdre, l’Eglise ayant publié une déclaration demandant de ne pas voter Rex. L’aventure purement politique est alors terminée, quand la guerre éclate un an plus tard. Léon Degrelle est arrêté préventivement, menacé, victime d’un simulacre d’exécution, passé à tabac, incarcéré dix-sept fois avant d’être libéré quarante jours plus tard, avec quinze kilos en moins, des dents cassées et n’entendant plus d’une oreille…

La Belgique occupée, Degrelle relance son quotidien, Le Pays réel, et créé, au sein de Rex, des « formations de combat ». La rupture du pacte germano-soviétique, en juillet 1941, pousse Léon Degrelle à imaginer la création d’une légion de volontaires contre le bolchévisme et le premier départ pour le front de l’est de la Légion Wallonie s’opère dès le mois d’août. En 1943, la Légion devient une Division de la Waffen SS et participe à la campagne de Russie où elle s’illustre particulièrement, lors de la bataille de Tcherkassy.  Pendant cette période, de simple soldat, Degrelle est parvenu au grade de général ! Réfugié au Danemark, il apprend la capitulation allemande et rejoint en avion l’Espagne, après l’atterrissage laborieux de l’avion Heinkel le transportant (Degrelle a cinq fractures, épaule, bras et jambe).

En exil, malgré plusieurs tentatives d’enlèvement et d’extradition, Degrelle prend définitivement pied en Espagne et se lance avec succès dans l’import-export. Il meurt d’une insuffisance cardiaque à Malaga, en 1994.

De l’audace, du courage, beaucoup de chance aussi, mais surtout une vitalité incroyable, tel fut Léon Degrelle, dont la vie aura été marquée par quinze ans d’une extraordinaire intensité. Cette biographie signée Francis Bergeron, aux délicieuses touches bibliophiliques, constitue une synthèse magistrale du mirobolant Léon Degrelle.

Arnaud Robert.

ar@infos-75.com

Éditions Pardès 2016. In-8, 128 pp., 12 € (+ port)

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