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De la bataille du Vercors (1943-1944) au sang des Glières (été 1944)

« Je ne courais pas grand risque
d’obtenir le grand prix littéraire de la Résistance »

 

Entretien avec Pierre Vial, auteur des livres La bataille du Vercors (1943-1944) et Le sang des Glières (été 1944) (Éditions Dualpha) (propos recueillis par Fabrice Dutilleul).

 

Pourquoi le médiéviste que vous êtes a-t-il eu l’idée saugrenue d’écrire deux livres d’histoire contemporaine.

Bonne question, car il est vrai que, dans le monde universitaire, il n’est pas bien vu de franchir les limites de sa spécialité : un médiéviste s’intéressant à des événements bien postérieurs à 1492, quelle chose « bizarre », comme aurait dit Louis Jouvet… Première explication : je n’ai pas le goût des tabous et enfreindre un tabou corporatif, un peu en forme de pied de nez, m’a amusé. Deuxième explication : je me suis toujours intéressé à l’histoire contemporaine. Troisième explication : en écrivant La Bataille du Vercors, j’ai relevé un défi que m’a lancé un jour, à la suggestion de mon vieil ami et complice Jean Mabire, une dame très impliquée dans le monde de l’édition. J’aime bien relever les défis. Et comme La Bataille du Vercors a bien marché, j’ai récidivé avec Le sang des Glières.

Le Vercors et les Glières, deux hauts lieux de la Résistance…

Certes, au point que Jean Mabire m’a dit un jour, mi-figue mi-raisin : « Si tu continues comme ça, tu vas finir par avoir le grand prix de la Résistance ! » La chose m’aurait amusé, mais je ne courais pas grand risque, vu la vigilance de certaines ligues de vertu qui auraient ameuté tout Paris en criant au scandale, compte tenu de la réputation sulfureuse qu’elles m’ont faite depuis longtemps en raison de mes mauvaises fréquentations. Jean Mabire, Saint-Loup, Pierre Gripari… et pas mal d’autres frères de la flibuste.

 

Pourquoi ne pas avoir persévéré en écrivant d’autres livres sur la Résistance ?

Je n’allais pas devenir monomaniaque. Et j’avais en tête d’autres livres, dont certains sont nés – notamment une biographie d’Henri Vincenot – et d’autres à naître, par exemple sur ces Templiers auxquels j’ai consacré ma thèse de doctorat et sur lesquels il y a encore, je crois, des choses un peu originales à dire. Ils me tiennent suffisamment à cœur pour que je leur donne la priorité, au sein d’un emploi du temps bien chargé.

 

La bataille du Vercors (1943-1944) (316 pages, 31 euros)

De 1943 à 1944, la véritable histoire de la bataille du Vercors, reconstituée grâce à des témoignages et des documents à ce jour inédits.

21 juillet 1944. Alarmés par la présence, dans le massif du Vercors, d’une importante force française, les Allemands passent brusquement à l’attaque. Ils ont rassemblé d’importants moyens et feront même acheminer des SS par planeurs.

À Valchevrière, le combat s’engage, d’une sauvagerie inouïe. Dépourvus d’armes lourdes, les Français font face. Chasseurs du 6 BCA, reconstitué dans la clandestinité, réfractaires au STO, maquisards dauphinois, résisteront, au coude à coude, jusqu’au bout.

Leur sacrifice fera entrer le nom du Vercors dans l’Histoire.

Un récit haletant, puisé aux meilleures sources par un historien rigoureux.

 

Le sang des Glières (été 1944) (258 pages, 27 euros)

La Haute-Savoie a été, dès 1943, un lieu d’élection pour l’organisation d’une résistance active et structurée, grâce au commandant Vallette d’Osia qui, avec l’aide de cadres du 27e bataillon de chasseurs alpins (basé à Annecy), a constitué dès 1940 des dépôts d’armes clandestins. Avec son fief montagneux, ses plateaux difficiles d’accès, la Haute-Savoie se prête admirablement à une guerre de partisans. À partir du printemps 1943, de nombreux jeunes réfractaires au STO viennent rejoindre les maquis savoyards.
Envoyé de Londres, Rosenthal fait adopter l’idée d’une concentration de maquisards sur le plateau des Glières, au cœur de la chaîne des Aravis, à 1 500 mètres d’altitude. Le plateau n’est accessible que par de rares sentiers de bûcherons. Le lieutenant Tom Morel prend le commandement des Glières ; il veut faire de ses cinq cents maquisards une véritable unité militaire. Quatre jours après sa mort, le 9 mars 1944, le plateau des Glières est encerclé par les Allemands, des gendarmes, des GMR et des miliciens.

Le bataillon des Glières, malgré de nombreux parachutages d’armes, doit évacuer le plateau le 26 mars, après de sanglants combats. Beau coup de maquisards tomberont ou seront capturés en cherchant à passer à travers les mailles du filet.

Les Glières deviennent, dès le printemps 1944, un des symboles forts de la Résistance, comme le soulignera André Malraux.

 

Les deux livres, illustrées de nombreuses photographies, sont publiés aux éditions Dualpha, collection « Vérités pour l’Histoire », dirigée par Philippe Randa ou sur www.francephi.com,


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