La province de Riyadh s’étend sur une très vaste superficie et occupe une position centrale en Arabie Saoudite. C’est au sud de la capitale que s’est jouée la spéciale du jour, sur des parcours séparant les véhicules FIM et FIA et pour une distance de plus de 480 kilomètres dans les deux versions. De belles portions de dunes ont continué de mettre en appétit les experts du franchissement qui attendent de pénétrer dans l’Empty Quarter pour se rassasier, mais c’est surtout sur la concentration que s’est jouée la victoire… en pilotage comme en navigation. En hors-piste, il a fallu se guider entre les collines sans tergiverser et dans les passages roulants, c’est plutôt l’enchevêtrement de pistes qui a plongé les navigateurs dans l’angoisse. En montrant leur polyvalence, Daniel Sanders et Henk Lategan ont chacun conservé leur position au sommet. Un pas majeur alors que le compte à rebours est lancé.
L’Essentiel
- Le début de journée a été marqué par l’abandon sur chute de Pablo Quintanilla, blessé à l’épaule au km 133. Luciano Benavides et Adrien Van Beveren sont venus en aide au pilote chilien, et ont ensuite repris leur route à un rythme de vainqueurs. Une fois recrédités de leur temps d’arrêt, l’Argentin et le Français ont pris place dans cet ordre au sommet du classement du jour, séparés de 2’08’’.
- Tosha Schareina a donc été un vainqueur très provisoire de l’étape, mais sa belle prestation du jour lui a surtout fait gagner 3’30’’ sur Daniel Sanders, condamné à ouvrir la piste après sa victoire d’hier. Le rapproché du pilote Honda n’a pas de quoi faire paniquer le leader australien qui garde plus de 11 minutes d’avance. Un matelas plutôt épais à l’horizon des trois prochaines étapes, décisives pour le titre.
- Henk Lategan est un récidiviste, non seulement parce qu’il remporte sa deuxième étape de la semaine, mais aussi parce qu’il s’impose à Riyadh où il avait déjà signé le meilleur temps en 2022. Le tiercé du jour est complété par son coéquipier et compatriote Guy Botterill (à 1’47’’) et par Mathieu Serradori, à 4’04’’.
- L’opération donne surtout un peu d’air au Sud-Africain, qui éloigne Yazeed Al Rajhi, son premier poursuivant, à 5’41’’. Mattias Ekström, qui a subi sa deuxième position de départ, reste sur le podium mais recule à 28’55’’. Pour Nasser Al Attiyah, le déficit du jour est tout aussi préoccupant puisqu’il pointe maintenant à 34’14’’.
- Un nouveau nom s’est invité dans la liste des vainqueurs d’étapes en Challenger, avec le succès du jeune Espagnol Pau Navarro, 19 ans, avec 1’23’’ d’avance sur Paul Spierings. Ce match serré s’est joué loin derrière Nicolas Cavigliasso, en tête du général avec 25’49’’ d’avance sur Gonçalo Guerreiro, qui n’a quasiment pas bougé de la 2e place depuis le début.
La Perf’ du jour
Mathieu Serradori a longtemps gagné sa réputation sur des coups d’éclat, comme sa victoire d’étape conquise en 2018, et sur son statut de « poil à gratter » des grosses écuries, qui lui a tout de même permis de se hisser en 7e position du général final en 2022. Son nouveau défi consiste à installer le duo qu’il compose avec Loïc Minaudier parmi les équipages qui comptent sur le Dakar. La tendance de la deuxième semaine du Français confirme que ce projet prend forme. À bord du CR7 T1+ qu’il a privilégié cette année, il n’a pas bougé de la 6e place du général, et sa 3e place du jour le rapproche à moins de trois minutes de Mitch Guthrie. Le Top 5 est bel et bien en vue pour l’électricien varois, qui a conçu son 4×4 en partenariat étroit avec les Sud-Africains de Century 21. Et la bonne santé du CR7 est confirmée par la présence au 4e rang du jour de son coéquipier Brian Baragwanath.
Le coup dur du jour
C’est l’abandon d’un métronome. Il lui est arrivé de fauter dans ses années de jeunesse, abandonnant la course lors de ses deux premières tentatives (2013, 2014), puis en 2017. Depuis, Pablo Quintanilla est devenu une valeur sûre pour ses équipes, étant à l’arrivée des sept derniers Dakar. Il était le seul pilote de pointe dans ce cas. « Quintafondo » ne réalisera pas le grand 8, la faute à une chute au kilomètre 133. Touché à l’épaule, le double champion du monde FIM (2016, 2017) a dû renoncer à son 13e Dakar. La caravane perd son pilote officiel le plus expérimenté, dauphin des éditions 2020 et 2022. En dépit de cela, l’équipe Honda reste la plus fournie parmi les structures de tête. Elle a toujours quatre pilotes en course, tous dans le Top 5 (Schareina 2e, Van Beveren 3e, Brabec4e, Howes 5e). Seul manque la première, occupée par Daniel Sanders, que l’escadron rouge va tout faire pour aller chercher d’ici à Shubaytah.
La stat’ du Jour
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C’était tellement improbable que nous ne l’avions pas vu venir. Il y avait un grand absent dans l’étape d’hier, Giniel De Villiers ayant quitté le Dakar avant son terme pour la première fois depuis son apparition sur le Dakar en 2003. Le Sud-Africain, qui s’est imposé lors de la première édition sud-américaine du Dakar en 2009, à l’époque dans une Volkswagen bien nommée Touareg, a non seulement réalisé un 100 % de réussite sur ses 21 premières participations, mais aussi fréquenté le podium final à huit reprises. Au total, le pilote passé chez Toyota a disputé 286 étapes consécutives, pour 18 remportées. Giniel a été contraint de quitter la piste en raison d’une commotion de Dirk Von Zitzewitz, le copilote avec qui il s’était imposé en 2009.
W2RC : Benavides et Sanders à 3 étapes de VBA
Aujourd’hui 13 janvier 2025, Luciano Benavides a remporté sa première victoire d’étape de la saison, la 13e sur le W2RC. Le champion du monde 2023 se retrouve à égalité avec son coéquipier Daniel Sanders, auteur de 5 succès depuis Bisha. Pour l’Argentin comme pour l’Australien, il s’agit de leurs premières fois sous les couleurs de KTM depuis leurs transfuges respectifs de chez Husqvarna et GasGas. Adrien Van Beverenen remportant l’étape 5 a porté le record du W2RC à 16. « Chucky » et le cadet des Benavides peuvent aller chercher VBA d’ici Shubaytah… et peut-être le Dakar. Après le duel Hero-Honda en 2024, le match KTM-HRC semble engagé pour 2025.