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TAXI, le feuilleton.

TERRA NOVA

Des solutions pour mettre fin à la guerre des taxis et des VTC

Quand une corporation défend ses acquis, il tout lieu de craindre des débordements violents. Tout dépend de ses moyens d’actions mais dans le cas des taxis, il est facile de bloquer une ville comme Paris ou l’accès aux deux aéroports.

Toute l’histoire, que l’on remonte à la période des cochers dans la capitale ou pas, indique une relation étroite entre les tacots et le pouvoir en place. Terra Nova mentionne ainsi : « Les licences sont le produit d’une culture réglementaire et l’état porte, en la matière, une responsabilité historique. Les gouvernements successifs ont poursuivis des objectifs contradictoires entre modernisation du secteur et préservation de la rente des taxis ». Pour ce think tank le problème ne tient pas au prix de la course mais à celui des licences qui ont été distribuées à l’origine gratuitement et qui peuvent aujourd’hui atteindre 250 000 € du fait du contingentement et de la spéculation.

La question des licences

En février 2016, un rapport commandé par le gouvernement au député Laurent Granguillaume proposait pour la première fois la mise en place d’un fonds de garantie pour régler cette question de la licence. Comme Terra Nova estime que l’état ne peut actuellement s’en occuper alors que cette situation lui est entièrement imputable et recommande, donc que tous les professionnels taxis et VTC abondent à un organisme destiné à indemniser les licences. Il s’agitait de récolter 4 milliards d’Euros sur une période de 30 ans à raison de 135 € par chauffeur et par mois. Les VTC et les plateformes de réservation seraient amenées à cotiser.

508 LeCab

Avant les VTC

Le manque notoire de taxis dans Paris avait conduit à créer des voitures de place, voitures de grande remise, de petite remise. Un décret en 1955, définissait les voitures de grande remise comme voitures de tourisme de luxe offrant aux passagers des conditions de confort, des aménagements intérieurs, la puissance et la rapidité réclamés par la clientèle internationale. A l’époque, il n’existait pas la contrainte d’avoir un véhicule propre muni d’amortisseurs récents avec des chauffeurs propres sur eux et aimables, la définition des VTC du type Allo Cab ou Le Cab qui a signé un accord de partenariat avec Peugeot (508) et qui a fait entrer dans son capital Keolis (groupe SNCF). Il n’existait pas non plus ou de prix fixes comme tous les étrangers le réclament à Roissy. En 1959, à la demande du Général de Gaulle, le rapport Rueff Armand constatait que « la situation réglementaire des taxis nuisait à la satisfaction de la demande et entrainait la création de situations acquises. » A partir de 1960, la radio téléphonie permettait aux ancêtres des VTC de rivaliser avec les taxis. A l’époque, déjà, un conflit a éclaté entre les taxis qui s’estimaient lésés par le secteur libéral. C’est Charles Pasqua qui, dans une circulaire de 1993, a fait pratiquement disparaitre les voitures de petite remise de manière « à maintenir les fragiles équilibres avec les exploitants de taxis .

Une situation très française

Actuellement les taxis sont au nombre de 17 600 et en 1937 ils au nombre de 14 000, la population ayant été multipliée par 3 entre ces deux périodes. Alors que les londoniens ou les new-yorkais bénéficient d’une offre pléthorique et compétitive, les parisiens devaient se contenter de taxis peu nombreux et déjà onéreux, mentionne ce rapport. Les 10 et 11 février, nouvelle grève et le 13 le gouvernement annonce le gel des immatriculations de VTC car ces derniers introduisent une distorsion de concurrence avec les taxis. Difficile d’être plus clair en montrant une nouvelle fois la relation très forte entre la corporation des taxis et l’état. Aujourd’hui les véhicules de transport avec chauffeur remplissent un besoin de transport clean et confortable avec des prix déterminés à l’avance. En Irlande, les taxis ont été indemnisés au cas par cas mais pas remboursés. A Berlin, le compteurs des taxis sont scellés et vérifiés pour éviter les fraudes. La solution de Terra Nova a le mérite d’exister et de poser le problème clairement mais une durée de cotisation de 30 ans peut sembler trop longue et surtout de faire cotiser tout le monde alors que le problème des licences est celui des taxis.

Dernier avatar.

Pour lutter contre la concurrence des VTC, la plateforme Le.Taxi qui sera lancée prochainement à Paris sera financée par le contribuable à hauteur de 250 000 € pour sa mise en place et coûtera ensuite 500 000 € chaque année aux mêmes contribuables !!!! Alors que Uber France a été condamné à verser 1,2 million d’€ à l’union nationale des taxis par le Tribunal de Grande Instance de Paris et que Heetch, un service abordable destiné aux jeunes de périphérie qui sortent le soir en fin de semaine, devra passer en jugement à la demande des taxis officiels !

D.LE FUR

dl@infos-75.com

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