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Vanupié chanteur dans le métro

Vous l’avez peut-être croisé dans le métro, pieds nus, en train de chanter. Ce que vous ignorez sans doute, c’est que Vanupié a tout plaqué du jour au lendemain, un job bien payé, une vie facile, pour devenir chanteur dans le métro. Chronologie d’un succès qui n’était pas annoncé.

 J’ai tout plaqué pour chanter dans le métro »

1979. Il naît à Gif-sur-Yvette. A ce moment-là, il est déjà pieds nus mais s’appelle encore Jean-Christophe. Il grandit à Annecy: un père guitariste et toute une enfance baigné par la musique. Dès 5 ans, il se frotte donc déjà à divers instruments. Percussions, piano, trompette, rien ne l’arrête et c’est dans cet univers qu’il se sent le mieux.

De glandeur à concepteur-rédacteur

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Crédits: Marc Verhille

Vient l’adolescence. Des facilités il en avait, de la volonté un peu moins. A peine âgé de 19 ans, Vanupié quitte le cocon familial. Il n’a même pas son BAC.

“Je ne faisais plus rien, mes parents ne voulaient plus m’offrir le gîte, ils m’ont donc demandé de partir”.

Tout juste majeur, c’est comme ça qu’il s’installe chez des amis à Paris avant d’enchaîner les petits boulots. Mais ce n’est pas ce à quoi il aspire. Il intègre binetôt une école de pub en alternance. Un cursus qui va lui permettre de travailler dans les plus grandes agences parisiennes. Concepteur-rédacteur à 26 ans, il gagne plutôt bien sa vie et s’installe dans un loft près de la Place Monge. C’est désormais une nouvelle vie qui s’offre à lui.

Tout plaquer pour chanter
A 26 ans, Vanupié perd son grand-père et fait face au premier décès d’un proche.

« Avant qu’une telle chose se produise, tu crois que la vie est éternelle, que ça n’arrive qu’aux autres…  Ce jour-là j’ai remis toute ma vie en question. J’ai réalisé que ce que je faisais ne me plaisait pas, j’ai tout plaqué et je suis parti en Dominique».

Pendant son voyage, Vanupié rencontre plusieurs musiciens. Il vit sa passion et joue sans arrêt, sans vraiment prendre ce loisir au sérieux. Mais cette île, il en fait assez rapidement le tour. Après quelques voyages en Amérique Latine et en Europe, il décide de reprendre ses marques à Paris. Le voilà qui joue régulièrement avec un groupe à la Guinguette Pirate. Une productrice s’en mèle, mais après 2 ans de collaboration, il préfère mettre fin à son contrat pour se lancer seul dans un style de musique qui lui correspond davantage, le reggae.
Une scène entre deux rames
Très vite, il se tourne vers le métro Parisien. Une convocation, un casting réussi, et le voilà parti pour cinq ans de musique dans les sous-sols du métro.

 

 


Les castings de la RATP, pour chanter dans le… par LeNouvelObservateur

 

De ses débuts, beaucoup d’événements l’ont marqué, certains plus que d’autres. Il explique avec émotion : “Je me souviens d’une femme, tellement élégante… Elle s’arrête devant moi, elle me regarde, elle regarde son sandwich, elle regarde la poubelle, et finit par mettre le reste de son sandwich dans mon étui de guitare. Ce jour-là, je me suis dis, si c’est comme ça que les gens me voient autant tout arrêter. Je vivais très bien dans mon loft Place Monge, mais qui aurait pu le deviner ? Le lendemain j’y suis retourné en me disant un jour ça va marcher.

Pendant cinq ans, Vanupié gagne sa vie grâce à ses concerts. Il finit par rencontrer d’autres musiciens à qui il propose de faire une maquette. De cette collaboration nait un quatre titres, « I Land ». Grâce aux ventes de celui-ci, il produit son premier album qui voit le jour en octobre 2013.

Coup de foudre dans le métro
Aujourd’hui, Vanupié reste fidèle à sa première scène, le métro parisien. Il s’y produit plusieurs fois par semaine  comme à ses débuts. Un décor parfois froid et austère, mais une relation particulière avec ce public parisien qui l’a fait grandir.

Vanupié

 

Quand tu joues dans le métro, il ne suffit pas de bien jouer, tu es obligé de partager quelque chose, d’être honnête dans ce que tu proposes aux gens. Tout ce que tu traverses t’apprends sur toi-même. Si c’était à refaire, je le referai”.

Le métro c’est aussi des rencontres, Vanupié raconte une anecdote dès plus romantiques à ce sujet : “Je me souviens d’une fois je jouais, puis j’observe deux personnes se rapprocher, se parler et repartir ensemble. Je me suis dis, ils doivent certainement se connaître. Deux ans plus tard, je reçois un email d’un homme qui m’explique qu’il a rencontré sa compagne à un de mes concerts dans le métro. Il voulait faire sa demande en mariage et que je joue la chanson sur laquelle ils se sont rencontrés. Au moment où j’ai commencé ma chanson, j’ai reconnu ce couple que j’avais repéré deux ans auparavant”.

Actuellement en préparation de son deuxième album, Vanupié parcourt désormais toute l’Europe. Son objectif ? Faire partager sa musique à des personnes venant de tous horizons. Toujours un pied à Paris, c’est aujourd’hui un musicien qui a fait son chemin. Nus pieds.

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En savoir plusLe site officiel de VanupiéProchains concerts en Région Parisienne-5 mars : Divan du Monde (75)
-8 mars : Savigny le temple (77)source// Mairie de Paris

 

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