Sherlock Holmes, ce fameux personnage créé littérairement par Sir Arthur Conan Doyle.
Chacun le connait par culture, par curiosité, par cliché ou par diverses adaptations : réussies ou … Ratées.
« Il survivrait à Dieu pour essayer d’avoir le dernier mot. » (Watson – Saison 2)
Sherlock n’est autre que l’appellation d’une série télévisée Britannique (Diffusée sur BBC One) ayant pour acteurs principaux Benedict Cumberbatch (Star Trek : Into Darkness) et Martin Freeman (The Hobbit : An Expected Journey).
Un « Smartphone », la reprise de personnages originaux (Dont Iren Adler) … A notre époque. Forcément cohérent et suffisamment d’actualité ?
Alors que nombre d’adaptations se contentent de reprendre plus ou moins élégamment en échange de quelques droits d’auteur sur le personnage les exacts épisodes conçus par Sir Arthur Conan Doyle, Sherlock créé en 2010 et poursuivant actuellement sa 3e saison, propose autre chose. Cette « nouvelle » série s’inspire des œuvres originales et, le mot est parfaitement adapté … Puisque le héros est transposé à notre époque, au XXIe siècle et est féru de nouvelles technologies : il tient un site Internet; est connu via un Blog tenu par le Dr. Watson (Martin Freeman) et use d’un téléphone portable pour résoudre la plupart de ses enquêtes ou communiquer par SMS …
Pourquoi en parler maintenant alors que la série commence à « voir de la bouteille »? France 2 a l’excellente idée de suivre France 4, qui eut l’initiative de diffuser pour la 1ere fois Sherlock il y a de cela quelques années. (2011 peut-être ?)
Dans les premières diffusions, j’ai détesté Sherlock. D’abord par le simple fait d’être « perdu » dans ce qu’était Sherlock, surtout avec de merveilleuses révélations; (Comprenez qu’en regardant le 2e épisode de la Saison 2, il y a de quoi être dérouté et dégoûté.) un acteur fait pour jouer dans des rôles bizarres. (Physiquement et par certaines manies dans le jeu d’acteur.) Soyons clair, il est fait pour jouer un extra-terrestre de Star-Trek ou jouer dans la 4e Dimension notre ami Benedict Cumberbatch. Non ? Surtout, par appréciation personnelle et littéraire … Je ne voyais surtout pas Sherlock Holmes, ce super-héros du XIXe siècle issu de la littérature de l’époque Victorienne souffrir une fois de trop à l’écran. La formation littéraire ayant pris le dessus, déçu de l’aventure, mais conscient qu’il y avait là de l’audace dans l’idée …
Retentons l’expérience. Réessayons après avoir aperçu Sherlock Holmes dans le rôle de John Harisson (Star Trek : Into Darkness) briller dans son interprétation. Nouvelle crise de nerfs suite à la diffusion toute sauf Cartésienne puisque France 2 et, plus généralement, les Chaines Françaises, ont la merveilleuse idée de jouer au « méli-mélo » des épisodes. Résultat : suivre l’épisode 1 de la Saison 2 sans repères avec la mention d’un « Précédemment dans Sherlock … ». Outch. Qu’importe. Passons outre et apprécions la Série pour ce qu’elle est au fond.
Cet « Episode 1 – Saison 2 » n’est autre qu’une (très) libre interprétation de l’œuvre « Un Scandale en Bohème ». Parfait essai de 90mn où, malgré les nombreuses et incessantes références à l’ensemble de la Série, les acteurs donnent indéniablement de leur personne. Un Sherlock que l’on sent profondément dans son temps tout en étant ce personnage fictif original : Mélomane, Analyste par observations, avec un temps d’avance notable sur le téléspectateur.
Les dialogues ? Une recette aménagée entre progression narrative, (Episode centrée sur l’énigmatique Irène Adeler interprétée par la très sensuelle Laura Pulver …) humour et complicité entre les acteurs. Difficile à expliquer en réalité, mais le rythme vous accroche du début à la fin par cet équilibre réussi d’audace, de quelque chose qui ne manque pas d’intelligence sans pour autant en faire « trop ». Chaque raisonnement est presque explicité par des écritures au fil des minutes.
Sherlock est une série peu ordinaire qui aménage chaque épisode sur 90 mn soit le temps d’un long-métrage classique. De fait, une Saison représente en moyenne 3 épisodes … Mais l’on ne perd aucune réflexion, aucune échange de dialogues tant ils méritent que l’on s’intéresse à leur écriture. Benedict Cumberbatch devient Sherlock Holmes en s’appropriant un caractère propre à le rendre mystérieux à souhait, hautain, en défi et quête perpétuelle en tant que consultant et « Détective » si l’on peut ainsi le qualifier.
Cette nouvelle séduction est d’autant plus intéressante que cet « anachronisme » qui faisait de cet série un évènement, ce qui était effrayant au début, devient une force et une originalité qui permettent à la Série d’être dans cette double aspiration d’inspiration et d’inédit. Résoudre l’épisode « Un Scandale à Buckingham » en essayant par réflexion pure de battre au moins l’égale intellectuelle féminine de Sherlock, Irène Adler, en tentant de trouver le Code PIN d’un téléphone Portable … Déroutant ? Et pourtant une intrigue haletante coupée des personnages qui conservent l’origine littéraire.
Faire preuve d’ouverture d’esprit pour accueillir à bras ouverts une série hybride entre ingéniosité et inspiration littéraire. Sherlock Holmes a trouvé son interprète moderne. S’il ne consomme plus de stupéfiants, il se met aux Patches Nicotine; si Watson n’est plus le « biographe » il est homme qui se conforme au format du « Blog » pour rapporter les aventures trépidantes d’un Sherlock insoupçonné.
Le second épisode diffusé et, en réalité, 1er épisode, « Une Etude en Rose », est en réalité la quintessence de Sherlock Holmes : des personnages forts de leur charisme respectif. Dedans, le personnage central y est présenté en apothéose, comprend un rôle cher à la littérature. Lui et Watson vivront, comme dans l’œuvre originale au 221 Baker Street … A ce détail près que notre fameux Dr. Watson revient d’Afghanistan.
Bel hommage à Sir Conan Doyle, à notre époque, et contre-courant absolu aux séries à gros budgets du style Les Experts qui ne font qu’user de moyens parfois … Fumeux pour expliquer leurs enquêtes. Ici, notre ami Holmes se limite à l’usage d’un microscope et de sa connaissance (Peut-être exagérée ?) parfaite et infaillible du Londres moderne pour faire la liaison entre le seul responsable de 4 suicides – supposés -.
Sherlock s’enchaine comme le mécanisme d’une horloge bien réglée, sans faute de goûts, sans exagération(s), et, finalement, d’acteurs qui se fondent dans leurs rôles respectifs.
Une manière de filmer cette série à l’mage d’un long-métrage : de nombreuses astuces de transitions; d’affichages dynamiques sur la scène pour éviter de faire un trop plein et pauses sur des écrans de téléphones/écrans d’ordinateur; et un usage bienvenu et annoté des explications de Mr. Holmes …
J’aurais pensé, et je l’étais, avoir peur de ne pas comprendre pourquoi Sherlock était une personnalité suivie sur un Blog tenu par Watson. Au fond, rien de déroutant mais plutôt quelque chose qui va dans « le cours du temps ». En somme … sur le Blog La Maison Musée, revoir Sherlock (La Série TV) nous a « Sherlocked ». Les esprits malins comprendront cette référence !
Je suis tombé sous le charme retrouvé de l’élégance de Sherlock Holmes. Et je serais passé à côté d’un monument à cause et grâce à la diffusion désordonnée de la TV. Ne passez pas à côté des épisodes retransmis tous les Mercredi sur France 2, ce mois de Juillet 2013. (20H50) Ni de l’Intégrale Sherlock (Saison 1 & Saison 2) (DVD ou Blu-Ray) afin de préparer l’attendue Saison 3 de Sherlock !
