On trouvera tout d’abord un addenda concernant le premier volume, puis environ 80 fiches de personnages des départements de la Haute-Garonne et de l’Ariège.
Le principe est toujours le même, sont présentés des sans-grades comme des hauts dirigeants influents.
Si certains iront jusqu’au bout de leur engagement en disparaissant au combat en Haute-Savoie ou en Poméranie au sein de la division Charlemagne, d’autres arriveront à quitter la France pour les Amériques où ils referont leur vie.
La majorité des personnes présentées seront néanmoins rattrapées par la justice française, et ceux faisant partie des unités de maintien de l’ordre (comme ceux du Groupe d’Action pour la Justice Sociale) seront en général très durement condamnés, voire passées par les armes après un procès sommaire.
On notera qu’une partie des personnes arrêtées à la Libération passeront de longs mois en prison préventive dans des conditions de vie précaires, alors que certaines seront ensuite innocentées ou condamnées pour la forme.
Ce second volume se termine par près de 50 pages d’annexes, où l’on retrouve tout d’abord le discours prononcé par Joseph Darnand en présence de Pierre Laval à l’hôtel Thermal de Vichy le 30 janvier 1943. Discours fleuve écrit par Noël de Tissot et Francis Bout-de-l’An, dans lequel est mis en relief le rôle d’avant-garde du Service d’Ordre Légionnaire qui a permis la naissance de la Milice française. Le projet milicien est clairement tourné vers un assainissement et une purification de la France, y compris dans son aspect social et culturel.
Le contenu de la brochure Dialogue sur les 21 points de la Milice est ensuite repris in-extenso.
Le document suivant est la retranscription complète du plan de redressement français envoyé à Hitler, Goebbels et Himmler à l’automne 1943.
Des cinq rédacteurs, Noël de Tissot sera porté disparu dans le Sud-Est de la Pologne actuelle fin août 1944 après un accrochage avec les forces soviétiques alors qu’il dirigeait une des compagnies de la brigade d’assaut SS française.
Joseph Darnand et Jean Luchaire seront passés par les armes au fort de Châtillon en 1945 et 1946.
Georges Guilbaud et Marcel Déat arriveront eux à échapper à la justice française et mourront en exil.
Ce projet politique (dont est absent le PPF de Jacques Doriot, éternel adversaire) incitera les autorités allemandes à promouvoir certains « ultras » au sein des institutions gouvernementales françaises et à armer la Milice en échange de l’engagement d’une vingtaine de responsables destinés à encadrer la future brigade d’assaut SS française.
On passe ensuite aux échanges entre Karl Oberg (HSSPF de France) et Gottlob Berger (chef du SS-Hauptamt et promoteur de la Germanische Leitstelle en Europe) au sujet de la création d’une Allgemeine-SS en France.
Les premières discussions auront lieu dès la fin 1942 entre Himmler et Hitler, mais la SS-Standarte Karl der Grosse ne sera jamais créée, et dans une certaine mesure les officiels allemands en France (dont Karl Oberg) sauront jouer avec les antagonismes existants entre les différents mouvements collaborationnistes. On en arrive à l’incohérence suivante : favoriser l’avènement d’hommes favorables au Reich au sein d’une SS française amènerait à un renouveau – certes national-socialiste – de la France, ce que le Reich voulait éviter !
Le même débat sera présent dans les autres pays dits germaniques au sein des Allgemeine-SS locales, ce qui n’empêchera pas Himmler de regrouper tant bien que mal une bonne partie des Français engagés sous l’uniforme allemand au sein de la brigade puis division Charlemagne à la fin 1944. Le nombre de mouvements politiques collaborationnistes en France sera une spécificité par rapport à la Norvège, le Danemark, la Belgique ou encore les Pays-Bas.
Enfin ce second volume se termine par plusieurs articles extraits de Combats, l’hebdomadaire de la Milice française.
Au risque de me répéter, une publication toujours fortement recommandée !
Vincent
L’ouvrage est comme d’habitude disponible sur Lulu.com pour 18,40 euros, frais de port compris si vous passez commande à partir de la France :
