L’auteur d’origine suédoise vit en Nouvelle Zélande depuis longtemps, raison pour laquelle elle n’écrit pas dans sa langue maternelle mais en anglais. Ce phénomène reste relativement fréquent chez les expatriés. Son roman, Au premier chant du merle qui s’exprime pour la première fois de la journée vers quatre heures du matin, se situe pourtant à Stockholm où une femme d’âge mur se retrouve dans un petit immeuble où n’habitent que trois locataires dont elle.
Les deux autres personnages sont un libraire retraité, Otto, et un dessinateur d’origine grecque et carrément gay, Elias. Le libraire pense souvent à son ex-femme décédée. Les deux mecs se retrouvent pourtant régulièrement chez le retraité qui dispose d’un talent certain pour la bouffe. Comme il l’explique, tout gamin, il préparait à becqueter à sa mère quand elle revenait tard du boulot. Avec son épouse, il a poursuivi et maintenant veuf, il aime toujours cuisiner pour ses amis.
Le vieil Otto affiche 68 balais au compteur et le jeune dessinateur n’a, lui, que 35 ans. Quand ils se retrouvent pour manger un morceau, leur seule conversation tourne autour de la femme très étrange de l’immeuble. Dans son logement, le lit côtoie des cartons fermés. Elle n’ouvre la porte à personne et vit dans son monde, seule, en ermite. C’est le dessinateur qui va frapper à sa porte sous le prétexte fallacieux de lui monter son courrier. Il a juste le temps d’observer elle et son intérieur pour retrouver l’inspiration et gribouiller très vite quelques esquisses. Un de ses croquis représente un oiseau dont on ne sait s’il vit encore ou s’il vient de passer l’arme à gauche. Il appelle son amie qui lui fait les légendes mais en voyant sa production, elle décline car elle trouve ces illustrations très mortifères. Ne perdant pas le nord, il demande à sa voisine d’écrire sur ses dessins.
Elle refuse aussi mais note un intérêt de ce bel homme pour elle qui accuse l’âge canonique de 53 ans. Ce sera Otto, le libraire, qui arrivera avec une patience monastique à la faire sortir et l’inviter pour un petit café. Il est tellement adorable et fait si bien à manger qu’un soir, c’est elle qui demande où est sa chambre. Ils vont vivre ainsi une relation quasi conjugale. Elias vient justement de rencontrer le nouvel homme de sa vie, Paul, un photographe français venu faire un reportage sur les lieux fréquentés par Stieg Larsson, l’auteur de Millénium.
C’est un tel coup de foudre entre ces deux hommes que Paul invite son amant à venir en Provence pendant deux semaines. Pendant ce temps, Otto a reçu l’invitation d’un ami pour séjourner quelques temps sur une très petite île. Il raconte à son voisin énamouré que son amoureuse a écrit un scénario, ce qui rend Élias très content. Du coup, Otto propose à son voisin de venir avec son amant sur l’île.
Quand Elizabeth explique à Élias son concept, il se passe quelque chose entre eux qui n’échappe pas à Paul car son amant présente tous les symptômes de la bisexualité.
Partagée entre deux hommes, elle décide alors de nager au cœur de la nuit.
256 pages. Éditions L’Archipel
20 €. Format 22,5 x 14
Dominique LE FUR
dl@infos-75.com
image à la une// American-Robin-Andre-Denis merle d ‘Amérique
