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Froid mortel De Johan Theorin

Avec ce quatrième roman, l’auteur enrichit la liste très riche des auteurs scandinaves que les Français ont découverts avec le remarquable « Millenium » de Stieg Larsson. Si Theorin appartient géographiquement à cette région du nord de l’Europe, son registre s’inscrit plus dans le psychologique que dans l’action.

Il s’attache à nous décrire ses personnages tourmentés, l’univers d’un centre de détention psychiatrique dans une petite ville près de la cité universitaire de Linköping. A Valla, où se déroule l’action, il n’y a que deux bars ouverts le soir et Jan, le héros de l’intrigue, ne voit que des Volvo et Saab sur le parking de l’immeuble dans lequel il loue un studio. A la clairière il travaille comme puériculteur, car parmi les prisonniers il y a des parents avec de jeunes enfants.

Pour voir leurs géniteurs, les petits trésors doivent transiter par un souterrain et un ascenseur, seul lien entre la crèche et la partie carcérale. Petit à petit le lecteur s’aperçoit que l’équipe pédagogique ne tourne pas si rond que ça, sans aller jusqu’à se dire que les fous et les gardiens peuvent être mis dans le même panier. Jan, par exemple, poursuit un but bien précis en se faisant embaucher dans ce service et lui aussi s’intéresse au tunnel et à une personne détenue.. Deux de ses collègues se trouvent dans la même situation et s’aventurent aussi dans ce souterrain si mystérieux.

Tout le talent de Johan Theorin consiste à nous le faire découvrir avec parcimonie, par petites touches ou pas à pas et à chacun, un nouvel éclairage apparaît. La tension monte au fil des pages et le lecteur ne peut que lire une page et encore une, alors qu’il avait décidé de se laisser aller dans les bras de Morphée. L’auteur a reçu, en 2010, le prix anglais de la « Crime Writer Association ».

 

Un polar psychologique suédois

 

442 pages, Albin Michel, 21,50 €

 

Dominique LE FUR

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