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à éviter impérativement ….moi & ce diable de blues- De Richard Tabbi et Ludovic Lavaissière

 

Infos 75 vous sélectionne le meilleur parmi les thrillers qui sortent.Il en existe aussi de très mauvais polars comme » Moi et ce diable de blues » à éviter impérativement.

 

Une petite maison d’édition finistérienne mérite d’être encouragée face aux grandes qui disposent d’un vivier d’auteurs à la renommée internationale. Même les critiques les plus sévères ont plutôt tendance d’être du coté de David que de Goliath. Pour ce faire, un bon roman avec une belle histoire bien écrite contribue largement à une critique positive.

Seulement voilà, la littérature policière arrive du Mexique, de la Grèce, des USA ou de la Suède, le tout avec d’excellentes traductions en français. Avec « Moi & ce diable de blues », le lecteur découvre le commissaire Javier Valdès alcoolique au dernier degré qui, de plus, se masturbe dans son lit. Les deux écrivains ne lésinent pas sur les mots « couilles » et « poils de chatte », le tout en se soûlant avec un breuvage écossais.

Les auteurs jouent d’ailleurs le registre international, même si le commissaire exerce dans une ville qu’il déteste : Le Havre. Il faut dire hormis un réalisateur finlandais peu d’auteurs ont disserté sur cette cité riante. Un peu normal aussi que seule la presse local ait chanté benoîtement les louanges de ce livre.

Outre le langage que certains qualifieraient de fleuri, c’est aussi l’histoire alambiquée qui a du mal à tenir la route comme la Mégane de Valdés quand il a bu et qu’il éructe en espagnol, sa langue natale. L’histoire prend en effet de drôle de chemins avec une virée chez les « Fridolins » dans le « Kartoffelland ». Les auteurs étalent d’ailleurs comme de la confiture leur maîtrise de la langue de Goethe quand ils se servent de mot comme « Fräulein » et « Führer ». La boîte de nuit où s’arsouille le commissaire alcoolique au Havre se nomme d’ailleurs le « Stalag » ! C’est fin, c’est très, très fin ! Parfois, il reste difficile de comprendre le choix d’un éditeur.

 

(Aucune étoile)

 

Un polar beuverie

 

275 pages, Editions du Riez, 18,90 €

 

 

Dominique LE FUR

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