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La Ville de Paris adopte son budget de plus de 11 milliards d’euros, et une dette de 10 milliards d’euros d’ici 2026 !

Voté en Conseil de Paris de décembre, le budget 2024 maintient des investissements à un niveau élevé.

Un budget à 11 milliards d’euros, avec une trajectoire d’endettement à 10 milliards d’euros d’ici 2026. Voici le budget, très critiqué à sa droite, mais aussi plus succinctement à sa gauche, qu’a présenté ce matin en Conseil de paris la maire Anne Hidalgo. Un budget « qui va permettre de répondre aux grandes priorités » de la ville, à savoir la solidarité et la transition écologique, alors que l’édile est attaquée en raison du doublement de la dette depuis son premier mandat.

« La trajectoire budgétaire n’est pas la bonne, c’est une dérive budgétaire, et cela vous oblige à augmenter la dette. 8,8 milliards d’euros en 2024 et 10 milliards en 2026, alors qu’elle était de 4 milliards d’euros à votre arrivée en 2014 », a fustigé Pierre-Yves Bournazel, coprésident du groupe Indépendants et Progressistes et membre d’Horizons, le parti de l’ancien premier ministre Edouard Philippe. « Le poids annuel de la dette se fait de plus en plus lourd » a de son côté dénoncé Rachida Dati, patronne du groupe Changer Paris, qui regroupe essentiellement des membres Les Républicains. L’ex ministre de la Justice s’est inspirée du film La Haine pour dérouler sa critique : « Jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien. Mais, comme chacun sait, l’important ce n’est pas la chute. C’est l’atterrissage. »

« Nous amplifions notre action climatique et sociale »

En préambule de la discussion sur le budget, la maire de Paris avait d’avance balayé ces critiques. « Nous assumons d’en faire plus » et de « ne pas renoncer aux objectifs qui sont les nôtres », martèle Anne Hidalgo, soucieuse des dérèglements de la planète et de la pauvreté qui augmente dans la capitale. « Nous amplifions notre action climatique et sociale », dit celle qui a « décidé de ne pas remettre à plus tard » le travail, en investissant à hauteur de 1,8 milliard par an. « 100 millions d’euros pour les espaces verts, 100 millions d’euros pour les transports (…) 52 millions d’euros pour la rénovation énergétique des crèches »… détaille l’élue. Mardi soir, la ville a envoyé un communiqué détaillant les investissements en faveur de l’adaptation au changement climatique, qui s’élèvent selon elle à 800 millions d’euros.

Pour justifier le gonflement de la dette, la maire a mis en avant diverses contraintes : « Inflation, ralentissement de l’économie », et « un recul très important du soutien de l’État », critique l’édile, qui pointe une « perte nette de 400 millions d’euros » dont 96 millions du fait de la suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises. Sont visés aussi les mécanismes de péréquation, qui visent à attribuer aux collectivités défavorisées une partie des ressources des collectivités les plus « riches », mais grèvent le budget parisien de 177 millions d’euros, raison pour laquelle Anne Hidalgo a engagé un recours en justice contre l’Etat.

« Où est le plan d’économies annoncé ? »

( A droite, on s’étonne de ces remarques. « Il est singulier pour nous de voir chaque année une majorité de gauche dénoncer la nécessaire solidarité entre les territoires », a lancé la députée et conseillère de Paris Maud Gatel, du groupe Modem, démocrates et écologistes. A l’instar de Pierre-Yves Bournazel, la conseillère de Paris a rappelé que la mairie avait promis un plan d’économie de 250 millions d’euros. « Où est le plan d’économies annoncé ? La réunion n’a même pas eu lieu ». Candidat pour succéder à la maire de Paris, Pierre-Yves Bournazel a suggéré la « suppression de la flotte automobile de la Ville de Paris » qui ferait réaliser selon lui 23 millions d’euros d’économie, ou encore la suppression du magazine papier « À Paris », qui ferait gagner 2,7 millions d’euros.

A gauche, on soutient la maire. « Le gouvernement fait les poches aux collectivités locales », a tonné le sénateur et conseiller parisien Ian Brossat, qui parle de « racket » et de « pillage organisé par l’Etat ». « De quelle dette parlez-vous, celle d’un monde inhabitable ? Intéressez-vous au coût de la pollution de l’air, aux coûts d’une alimentation conventionnelle, de la voiture, prenez la mesure de la dette humaine climatique et sociale que vous proposez de creuser », a lancé en guise d’apostrophe Fatoumata Koné, la présidente du groupe Les Ecologistes, en recommandant la lecture du rapport de l’économiste Jean Pisani-Ferry. Ce dernier chiffre à 66 milliards d’euros par an les investissements supplémentaires nécessaires pour décarboner l’économie. « Il va nous falloir faire en dix ans ce que nous avons eu de la peine à faire en trente ans », prévenait ce rapport.

Pour autant, les alliés verts de la maire ont laissé entendre une divergence de poids, que n’a pas manqué de relever l’opposition. Le groupe a été le seul à voter contre la candidature de la capitale à l’organisation des Jeux olympiques de 2024 et ses élus n’acceptent pas aujourd’hui de voir le budget amputé de ce fait. « Les investissements possibles pour les JO doivent l’être aussi pour le climat et le social », a pointé Fatoumata Koné, alors que le budget JO pour 2024 s’élève à 118 millions d’euros, et 380 millions sur l’ensemble de la mandature. Mais des concessions de dernière minute auront convaincu le groupe de finalement voter le budget. « On a obtenu 100 millions en plus sur la rénovation thermique des écoles et des crèches », nous explique le conseiller écologiste Emile Meunier. Et Fatoumata Koné de conclure : « On est satisfaits, on obtient un rééquilibrage, on a été entendus. »

source 20 minutes

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Cour des comptes

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21 janv. 2021 — La Ville de Paris dispose du plus important budget local français (10,1 Md€ dont 8,2 Md€ en fonctionnement et 1,9 Md€ en investissement). Son …

 

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