Le Tour de France, ce n’est pas rien, puisque l’un des événements sportifs les plus suivis au monde. Mieux, c’est une fête populaire et gratuite : pas besoin de lâcher une moitié de salaire pour s’offrir un ticket et applaudir les dieux du stade. Fauteuil pliant sur le bord de la route et glacière avec les bières au frais suffisent amplement.
Ce n’est pas non plus un hasard si la chose a tant inspiré des écrivains tels qu’Antoine Blondin et Michel Audiard, car c’est aussi d’une tragédie qu’il s’agit. Qui se joue jour après jour, au prix d’efforts que l’homme du commun peine à imaginer. Avec les héros qui craquent, ou ceux qui se sacrifient.
Seulement voilà, « Impossible de gagner le Tour sans dopage », nous rappelle le champion américain Lance Armstrong qui, en matière de Tour, comme de dopage, en connaît un rayon, et pas seulement de bicyclette. Une manière comme une autre de nous signaler que l’actuel champion, l’Anglais Chris Froome, est à peu près aussi chargé que les éléphants d’Hannibal.
Et nos confrères du Point de rappeler que, depuis 1968, sur 8.000 coureurs ayant participé à cette épreuve mythique, 3.000 ont été contrôlés positifs… Statistiques qui explosent dès lors qu’on évoque les 450 meilleurs coureurs (62 %) carburant à diverses substances ; chiffre qui explose littéralement pour les titulaires du maillot jaune (84,4 %). Bon, ces histoires ne remontent pas à hier, sachant que, dès les premières Olympiades de la Grèce antique, il était déjà question de potions aidant à galoper plus vite ou sauter plus haut. Quant aux spectateurs de la petite reine, qu’ils se rassurent au moins sur ceci : quand tout le monde est schnouffé, c’est toujours le meilleur qui finit par gagner. Pourtant, voilà encore un mythe qui s’effondre, au prix de mensonges aussi répétés qu’éhontés. À croire qu’il en va du sport comme de la politique.