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Sortez de l’ombre ! Comment s’habiller ?

Pour les piétons, la saison hivernale est un moment de l’année où le risque d’être percuté par un véhicule est démultiplié. La raison en est le manque de visibilité lié à des cycles journaliers diminuant sensiblement le nombre d’heures lumineuses. Voici les bons réflexes à adopter.

En France, selon les régions et le relief, on peut considérer que, pendant quatre à cinq mois, l’éclairement naturel est en retrait avec, comme point d’orgue, le solstice d’hiver fixé au 21 décembre (en Île-de-France, on reste alors presque 16 heures sans soleil à l’horizon !). Cette réalité se retrouve dans les chiffres de l’Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière (ONISR), relatifs à la mortalité des piétons durant les mois d’hiver.

En effet, cet organisme observe qu’au cours de la période 2019/2023, les mois de novembre, décembre et janvier concentrent à eux-seuls 30 % de la mortalité piétonne, soit 149 tués en moyenne sur 5 ans. En outre, les heures de pointe (7/10h et 17/19h) sont les plus dangereuses, un fait attribué par l’ONISR au temps d’éclairage réduit*.

Pour Karine Bonnet, directrice générale de DEKRA Automotive, ces semaines spécifiques constituent un vrai défi de sécurité pour l’ensemble des usagers de la route, en particulier pour les piétons prioritairement exposés : On comprend naturellement que dans un contexte de luminosité dégradée, le premier enjeu est de bien voir et de rester visible en toute circonstance. Bien voir, cela concerne bien sûr tous les véhicules dont les dispositifs réglementaires d’éclairement et de signalisation doivent parfaitement fonctionner. Être visible, c’est un enjeu quasi vital pour les piétons. C’est pourquoi nous recommandons qu’ils adoptent des tenues et des chaussures de teintes claires et qu’en outre, ils n’hésitent pas à s’équiper de marquages réfléchissants”. 

La luminosité, par défaut ou en excès…

Dans les zones extra-urbaines ou celles qui n’ont que peu ou pas d’éclairage, le port de vêtements clairs et l’adoption de dispositifs réfléchissants permettent en effet aux véhicules d’identifier efficacement la présence de piétons sur le bord d’une chaussée. À défaut, le manque de luminosité et une visibilité éventuellement dégradée (crachin ou pluie, brume ou brouillard) ne laissent plus qu’une distance d’environ vingt mètres pour reconnaitre une silhouette. C’est trop peu pour engager, le cas échéant, une manœuvre d’évitement efficace.

Les vêtements de randonnées sont souvent proposés dans des coloris beige, kaki ou gris. Ils ont pour eux d’être “passe-partout” et de se fondre dans un décor naturel. Or, on cherche exactement l’effet contraire dès lors que le randonneur redevient un piéton. D’où la nécessité de s’équiper de dispositifs réfléchissants, amovibles ou non”, indique Jessica Künzler, experte en accidents et en technologie d’éclairage dans le groupe DEKRA.

Et comme ce sont les jambes et les pieds qui sont d’abord vus par un automobiliste, les réflecteurs doivent être disposés sur ces zones. L’effet réflectif est d’autant plus amplifié si la silhouette est en mouvement, car le signal envoyé au conducteur, appelé “signal de réaction”, est explicite. L’action corrective est alors plus rapide et évidente”, précise Jessica Künzler.

Mais attention ! Les déplacements réalisés à pied, à proximité d’une chaussée, et dans un environnement très éclairé (circulation dense dans les deux sens, éclairage public, habitat, publicités lumineuses, éventuels reflets dans une chaussée humide…) peuvent être tout aussi périlleux. En effet, l’excès de lumière rend plus difficile la reconnaissance d’une personne sur le bord de la route. S’il n’y a pas un véritable trottoir de séparation, il est même recommandé de se déplacer du côté gauche de la chaussée afin de faire face aux véhicules. Le piéton est ainsi en mesure d’anticiper la trajectoire trop proche d’un véhicule, sachant qu’il doit exister un espace minimum de 50 cm entre les deux. Ce piéton aura de toute façon tout intérêt à changer de voie de déplacement au plus vite !

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