PRISE EN CHARGE DES SDF PAR LA BAPSA

PRISE EN CHARGE DES SDF

L’hiver est arrivé avec quelques jours d’avance cette année et la chute des températures fait resurgir dans l’actualité la problématique des gens sans domicile. Leur sort n’est pourtant pas plus enviable le reste de l’année et c’est pourquoi la brigade d’assistance aux personnes sans-abri (BAPSA) n’agit pas exclusivement en période hivernale. Le commandant Jean-François MOLAS, en charge de la BAPSA, évoque l’action de son service :

• Quel est votre champ de compétence ?

 La BAPSA – soit 68 policiers – est chargée d’effectuer quotidiennement, hiver comme été, des maraudes pour porter assistance aux personnes sans-abri sur le territoire parisien ainsi que dans les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne. Nous travaillons également avec l’ensemble des acteurs du terrain social : SAMU social, EMMAÜS, Aurore, les Captifs de la libération, les Enfants du canal, Charonne et collaborons avec les Mairies d’arrondissement, l’unité aux sans-abri de la Mairie de Paris et l’association coordination toxicomanie.

• De quelles solutions d’hébergement disposez-vous ?

C’est vers le centre d’hébergement et d’accueil aux personnes sans-abri (CHAPSA) de Nanterre (92) que nous orientons les personnes rencontrées dans la rue. Le centre dispose de 145 places ; en cas de grand froid, et sur décision préfectorale, la capacité d’accueil peut être augmentée. 20 places supplémentaires ont ainsi été mises à la disposition de la BAPSA en février dernier, lors de la vague de froid. Ville de Paris et Etat ont également accru leur capacité d’hébergement.

• Comment s’organise votre travail l’hiver ?

 La direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP) à laquelle j’appartiens met chaque année en place un dispositif de vigilance et d’intervention actif du 1er novembre au 31 mars. La BAPSA renforce alors sa présence sur la voie publique afin de détecter et prendre en charge les personnes dont l’état de santé pourrait être compromis par les conditions atmosphériques.
En cas de crise – températures extrêmement fraîches, négatives le jour et inférieures à moins 10 degrés la nuit -, le plan de secours d’urgence prévoit la possibilité de rappeler des effectifs sur leurs jours de repos.

• Votre action ne se limite pas à la saison hivernale. Pouvez-vous dresser un bilan de votre activité depuis le début de l’année ?

A l’instar du plan de veille hivernale, nous participons également au « plan canicule » activé du 1er juin au 1er septembre, mais restons actifs le reste de l’année. Nous avons ainsi assuré le transport de 39 871 SDF vers le CHAPSA, dont 13 114 sur les mois de juin, juillet et août, et 3 823 vers d’autres structures, dont 1 050 sur l’été. Parallèlement, le matin, 14 778 SDF ont été rapatriés du CHAPSA vers Paris, dont 4 950 l’été. Nous avons procédé à 2 145 maraudes, 690 l’été ainsi qu’à 162 opérations avec les commissariats d’arrondissement, la Ville de Paris et l’office français de l’immigration et de l’intégration (OFII). Nous avons fait l’objet de 1 842 réquisitions téléphoniques ou par courriels. 11 148 personnes ont refusé d’être prises en charges dont 344 cet été.

image à la une : Préfecture de Police