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LA MAISON DES ANGES De PASCAL BRUCKNER

Antonin Dampierre a presque tout pour plaire, la trentaine ambitieuse et un travail relativement tranquille dans une agence immobilière parisienne très haut de gamme. Tout devait se passer à merveille et pourtant l’auteur nous guide en nous fournissant des indices très précieux avec  cette Audi de location qui tombe extraordinairement en panne et surtout cet hôtel fermé mais que la gardienne accepte de lui ouvrir.

Il y passera une nuit mémorable. Orphelin très jeune, Antonin a développé une manie, celle de la propreté maladive, il astique, il récure, tout doit briller et sentir le propre. Dans son univers aseptisé, il n’existe aucun recoin où la saleté pourrait se nicher. Le déclencheur a lieu lors d’une visite d’un appartement de 250 m². A moment d’entrer dans l’immeuble avec ses clients, un clochard pouilleux et ivrogne a la mauvaise idée de vomir abondamment sur leur passage.

Sans même y réfléchir, Antonin s’assigne une mission : faire disparaître des trottoirs parisiens cette population indécente. Il ne se résout pourtant pas à les mettre tous dans le sac. Sa tâche sera d’éliminer les irrécupérables, ceux en état d’alcoolémie très avancé et permanent. Pour passer aux travaux pratiques, il doit faire la liste et séparer ceux qui pourront peut-être s’en sortir.

A peine entamé, ce travail de bénédictin prend fin avec la rencontre d’Isolde Déodat de Hauteluce, grande figure internationale de l’humanitaire, belle femme, motarde et dame patronnesse de la Maison de Anges, lieu d’accueils des SDF. Il quitte l’agence immobilière du Marais pour rejoindre l’égérie des cas désespérés. Il ne pouvait rêver d’un meilleur terrain d’observation Antonin va même jusqu’à entretenir une complicité avec Isolde.

Voila pour la trame car pour le récit, Pascal Bruckner nous enchante des histoires dans l’histoire avec par exemple, le Jack Russel insupportable de son amie Monika ou la mégalomanie du patron de l’agence Ariel Van Heyfnis, un bellâtre d’origine néerlandaise. Un roman passionnant, remarquablement écrit et sans temps morts.

 

Une histoire déconcertante et attachante

 

315 pages, Grasset, 22 €

 

Dominique LE FUR

Image à la une -Pascal Bruckner

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