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L’Alouette, Jean Anouilh.

 

En ce lieu confidentiel, pourrait-on dire, s’est re-joué un de nos plus grands psychodrames français : la fin tragique de notre héroïne nationale, tel un bijou de grand prix, oublié dans un tiroir de notre mémoire collective.

Quelle étonnante soirée ! 

Nous prenons place sur les quelques chaises encore disponibles, reçus par une dame de qualité, la reine Yolande en personne !!! Face à nous, quelques meubles sobres disparaissent dans la semi obscurité…

Première apparition : deux bergères, aussi jeunes que ravissantes nous introduisent en cette lointaine époque de la Guerre de Cent ans : voici Jeannette, jouant dans les prés, de son enfance insouciante ; devenue Jeanne d’Arc, dans les tableaux suivants, la revoilà ferraillant avec Messire Saint Michel, là encore dans les scènes terribles où l’autorité paternelle entre en lutte frontale avec l’autorité de Dieu sur ce frêle champ de bataille incarné par notre simple jeune fille. Par des jeux de scène parfaitement synchronisés et fluides, des rôles bien distribués, nous voici en effet parachutés dans le temps et l’espace, de Reims où se tient son procès, à Domrémy où nous assistons aux premières épreuves de Jeanne : couper le cordon familial, faire des choix, LE choix par excellence.

Volontés humaines et Volonté divine s’affrontent ici-même, orgueil et humilité, guerre et Paix, mais laquelle ? autorité, amour filial et obéissance sont menés à hue et à dia, jusqu’au grand départ… et hop ! quoi de plus simple par la suite : aller quérir chevaux, escorte et armure chez le seigneur du coin, coacher ce ramollo de prince, lequel devrait bouter les Anglais hors de France, assumer son titre et sa couronne, lui qui est si peu enclin au pouvoir. Vous connaissez la suite !

Autant de pierres serties par l’admirable texte d’Anouilh – et bien d’autres perles, trouvées sous les pas d’un cheval sans doute ? Voici la pièce que vient exhumer Cap sur Scène et sa troupe de très bons comédiens pour notre plus grand bonheur.

L’Alouette sera donnée jusqu’à début décembre en Île-de-France. Demandez le programme ! 

Cécile de Ruffray

https://www.capsurscene.fr/

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