L’auteur gagne sa vie en tant que scénariste pour la télévision et le cinéma en Suède. Il habite à Stockholm et Hors Cadre constitue son premier roman. A force de transposer des thrillers en série TV, il fallait bien que l’auteur ait lui aussi l’envie d’écrire un polar et pour un coup d’essai, ce fut un coup de maitre.
Sa description des suédois comme des danois vaut son pesant de cacahouètes tant les animosités existent entre ces deux voisins. A propos, sa description des comportements entre les différents personnages reste très réussie qu’il s’agisse des suédois ou des danois.
La psychologie de ses personnages apparaît très peaufinée et c’est aussi grâce à ce côté des choses que Hors Cadre fait figure de très bon roman, même si les toutes dernières pages donnent l’impression d’avoir été bâclées. Ne boudons pas toutefois notre plaisir puisque la thématique du livre n’a rien de banal puisque le meurtrier va éliminer pratiquement tous les élèves de sa classe.
Quand le policier Fabian Risk, arrive de la capitale, c’est pour retrouver la petite ville qu’il a connue et pour loger femme et enfants dans une maison agréable. Quand il arrive à Helsingborg c’est tout d’abord pour passer quelques vacances mais pas de chance car sa chef considère qu’il particulièrement bien placé car élève de la classe en question. Réquisitionné, l’inspecteur fraichement débarqué se pique au jeu. Il enquête en solitaire ce qui ne plaît pas à sa chef et surtout il cache ce qu’il a découvert. Sa femme et ses enfants se barrent pour des cieux plus cléments mais reste dans la maison son fils Théodore, un ado pathologique qui ne quitte pas sa chambre car il écoute de la musique à s’en faire exploser les tympans. Fabian a fini par se faire éjecté de l’enquête alors les assassinats continuent.
Il repère dans une station-service une 206 verte qui lui semble très louche car elle a l’air abandonnée et possède une immatriculation suédoise. C’est ainsi qu’il va créer des liens fructueux avec une inspectrice de talent et de Stockholm. Elle va lui filer un vrai coup de main malgré un chef complètement ripoux.
Quand l’inspecteur visite les intérieurs, il remarque tout de suite les bibliothèques avec des polars. Il note ainsi Joséphine Tey avec sa fille du temps, auteur décédé en 1952, ou le troisième homme de Graham Greene mort en 1991.
Il apprécie aussi Jan Guillou, de père breton et de mère norvégienne, un auteur polémique par ses prises de positions extrêmes mais écrivain très apprécié en Scandinavie. Fabien Risk va toutefois très bien s’en sortir et délivrer la véritable identité du meurtrier.
Un polar haletant
572 pages, Albin-Michel
24 €, Format 22,5 x 15,5 mm
Dominique LE FUR
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