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Halte à la pollution de notre intérieur !

Vous faites probablement partie des 90 % de personnes qui pensent que la qualité de l’air de leur logement est bonne (étude Harris Interactive). Détrompez-vous ! Contrairement à ce qu’on pourrait penser, l’air extérieur est beaucoup plus sain que l’air de votre logement. Selon l’agence américaine de Protection de l’Environnement, l’air intérieur serait entre 2 et 5 fois plus nocif pour la santé que l’air extérieur. Pire, chaque année, la pollution de l’air intérieur ferait près de 20.000 morts, rien qu’en France ! Alors que les Français passent en moyenne, 14 heures par jour à leur domicile, il est grand temps d’agir.

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D’où provient la pollution intérieure ?

La pollution intérieure provient de différentes sources. Certaines, comme le tabac sont déjà connues et ne concerne, finalement, qu’une petite partie des Français. Ce qu’on ne sait pas, en revanche, c’est que des activités de la vie quotidienne, comme le ménage, la cuisine ou encore le bricolage, sont elles aussi à l’origine de la piètre qualité de l’air de nos habitations.

• Les polluants biologiques
Les polluants « bio » sont les agents infectieux (bactéries, virus, microbes, etc.) qui proviennent des êtres vivants, ou bien qui prolifèrent dans les équipements mal entretenus de votre foyer, comme les ventilations. Des allergènes peuvent provenir des animaux, des plantes, de la moisissure, des insectes ou encore des acariens. Par exemple, la moisissure peut entraîner des infections comme l’aspergillose invasive nosocomiale.

• Les polluants chimiques
L’Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques (INERIS) s’est intéressé à la composition de nos produits d’entretien ménagers, à travers une étude qui s’est penchée sur une cinquantaine d’entre eux. Ils ont ainsi retrouvé dans les produits d’entretien du formaldéhyde, une substance cancérigène qui est ici utilisée comme conservateur et comme désinfectant. Les études de l’INERIS ont également révélé la présence de limonène, une substance qui sert uniquement à donner une odeur d’agrumes. Le limonène, lorsqu’il rentre en contact avec l’ozone, qui est naturellement présent dans l’air, crée du formaldéhyde. Ces substances n’ont aucun effet sur l’efficacité des produits d’entretien et pourraient donc être supprimés.
Les produits détergents sont également des sources de pollution nocives. En effet, ils émettent des particules microscopiques (0,001 mm de diamètre) qui passent au travers de n’importe quel filtre et vont se fixer profondément sur les poumons. Ces émanations restent faibles et sans risque immédiat pour la santé, mais une exposition à long terme peut causer de graves dégâts.
On recense d’autres polluants chimiques comme les composés organiques volatiles (OCV) qui peuvent des dégager de nombreux matériaux (colles, peintures, produits ménagers, etc.) et dont la plupart sont cancérigènes, le monoxyde de carbone qui se dégage des appareils de chauffage ou des chauffe-eau vétustes ou mal réglés, ou encore le plomb que l’on retrouve dans les vieilles peintures et qui entraîne la plupart du temps de l’anémie et une atteinte irréversible du système nerveux central.

• Les particules et les fibres
Vous ne le saviez peut-être pas, mais certaines activités du quotidien sont très polluantes. Comme nous venons de le voir, à cause des produits d’entretien, le ménage en fait partie. Le bricolage est également très polluant, notamment à cause des produits utilisés ou des fines particules et des fibres qui s’évaporent dans l’air. Il en est de même lorsque vous cuisinez dans des poêles ou des casseroles en téflon.
Enfin, le radon, un gaz radioactif, est présent naturellement dans les sols partout à travers le monde. Pourtant méconnu, il est la deuxième cause de mortalité par cancer du poumon après le tabac ! Sa concentration dépend de la nature des sols et du confinement des lieux. Il a tendance à s’accumuler dans les pièces où renouvellement de l’air n’est pas suffisant, comme les sous-sols et les caves. Les régions les plus concernés en France métropolitaine sont la Bretagne, le Massif-Central et la Corse, en raison des sous-sols granitiques ou volcaniques.

• Les bougies et l’encens
Ils sont très utilisés par les Français, mais pourtant très toxiques. En effet, on y retrouve des particules fines toxiques, du formaldéhyde, du benzène, du naphtalène et d’autres substances cancérigènes. Pire encore, on retrouve dans les bougies et l’encens de l’acroléine, une substance hautement toxique qui était utilisée comme gaz de combat pendant la Première Guerre mondiale ?
L’encens est une source très importante de pollution intérieure. En effet, contrairement à la bougie, l’encens ne produit pas de flamme qui brûle au moins une partie des émanations de gaz. Tout comme la cigarette, l’encens crée des substances sans les détruire. Ce qui est d’autant plus inquiétant, c’est que même une utilisation très modérée (une fois par mois) des bougies et des encens présente des risques ! Afin de protéger les consommateurs, les encens les plus polluants devraient être interdits et les autres produits désodorisants devraient être étiquetés pour alerter les consommateurs des risques qu’ils encourent.

 

Quels sont les risques pour la santé ?

La pollution intérieure peut engendrer à la fois des effets immédiats et sur le long terme. Les effets immédiats se caractériseront par une gêne : irritations (yeux, nez, gorge, etc.), nausées, toux, asthme, intoxications, etc. Les effets sur le long terme ne se font pas ressentir tout de suite mais sont encore plus dévastateurs. Des expositions prolongées peuvent engendrer des cancers, des maladies respiratoires ou encore aggraver les maladies cardiovasculaires.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les conséquences de la pollution intérieure sur notre santé sont dévastatrices. En effet, selon une étude de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), la pollution de l’air intérieur ferait près de 20.000 morts par an en France ! Pour rappel, les accidents de la route n’ont fait « que » 3.250 morts en 2013, soit plus de six fois moins ! Une enquête de l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur va également dans ce sens en affirmant que les Français perdent en moyenne 9 mois d’espérance de vie à cause de la piètre qualité de l’air dans leurs logements.
Il y a urgence à agir ! Toujours selon des travaux de l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur, la moisissure est présente dans 37 % des logements. Pire encore, 100 % des logements étudiés étaient pollués au formaldéhyde

Que faire pour dépolluer l’air de son logement ?

Même s’il est presque impossible d’obtenir une qualité d’air irréprochable, vous n’aurez pas besoin d’acheter des masques pour toute la famille. Il existe quelques astuces relativement simples pour assainir l’air de son foyer :

• Aérer son logement
Il est nécessaire d’aérer les pièces au moins 10 minutes par jour (quelle que soit la température extérieure), afin de renouveler l’air et ainsi réduire la concentration de substances polluantes dans votre logement. Nous vous invitons également à ne pas hésiter à aérer les pièces lorsque vous effectuez une activité polluante comme la cuisine, le ménage ou le bricolage. Vous pouvez également ouvrir plusieurs fenêtres afin de créer un appel d’air.

• Ventiler son logement
Qu’elle soit « naturelle » (bouches et grilles d’aération) ou mécanique (VMC), la ventilation permet de renouveler l’air tout en s’assurant une circulation générale et permanente. Les habitations sont toutes équipées de systèmes de ventilation, vous n’avez donc qu’à vous assurer que les grilles d’aération ne soient pas bouchées ou obstruées par un objet quelconque (meuble, etc.). Il est également primordial de les entretenir en les dépoussiérants et de faire vérifier la VMC tous les trois ans.
La ventilation et l’aération des habitations sont des méthodes efficaces, mais elles ne suffisent pas à évacuer totalement les polluants, même en les associant. Pour cela, il faut également s’attaquer à la source des émissions polluantes.

• Identifier et agir sur les sources de pollution
Pour agir efficacement sur les sources de pollution intérieure, il faut dans un premier temps les identifier. L’humidité entraîne de la moisissure, c’est pourquoi nous vous conseillons fortement de bien aérer votre salle d’eau après votre passage. Pour chasser les substances allergènes nous vous invitons à bien aspirer les poussières et à nettoyer régulièrement vos draps, couettes et oreillers.
Du côté de la cuisine pour réduire les émanations toxiques provenant du téflon, vous pouvez progressivement remplacer votre batterie de cuisine par des pièces fabriquées en verre, en fonte, en inox ou encore en fer. Les amateurs de bricolage délaisseront les pièces confinées pour s’adonner à leur passion, et n’hésiteront pas à aérer pendant et après leur séance de bricolage. Enfin, pour faire le ménage, il existe des solutions moins polluantes et plus respectueuses de l’environnement.

Les conséquences de la pollution de l’air intérieur sont dangereuses et pourtant méconnues. Heureusement, des solutions simples existent pour assainir l’air de votre foyer.

 Source radins .com SylvainLeleu 

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