Voir/Lire/Ecouter

NE LÂCHE PAS MA MAIN De Michel BUSSI

Tout commence comme dans la série TV « Le Fugitif » mais le héros ne se nomme pas David Kimble mais Martial Bellion, animateur sportif à Deuil-la-Barre, charmante bourgade dans le 95. Lui aussi est accusé d’avoir fait disparaître sa femme. Le corps reste introuvable mais les preuves sont accablantes.

Lui, son épouse et leur fille Sofa, passaient pourtant des vacances idylliques sur l’île de La Réunion, autrefois colonie française et rebaptisée Département d’outre-mer. Leur hôtel offrait tout le confort nécessaire pour satisfaire la population venue de métropole. avec, en particulier, Gabin, le barman qui fait les meilleurs rhums arrangés de l’île et qui voit tout ce qui se passe. , Martial et sa fille Josapha semblent tout à fait normaux.

Elle doit son étonnant prénom à l’imagination débordante de sa mère qui avait trouvé très joli le nom de cette aire d’autoroute située à l’axe Paris-Caen quand elle était enceinte. Sofa peut patauger jusqu’à plus soif et laisser les grands à leurs petits jeux bien innocents. Au fil des pages, le cas de Martial s’aggrave et pas uniquement parce que sa compagne reste introuvable. La police retrouve le couteau ensanglanté avec ses empreintes dans la chambre mais lui, le mari assassin présumé, a disparu de la circulation en emmenant sa fille dans sa cavale.

Plus les jours passent, plus les cadavres s’accumulent derrière Martial. Au début, il n’y a qu’Aja, la capitaine de police qui suit sa trace, aidée très vite par le lieutenant Christos qui partage sa solitude avec Imalda, mère de cinq enfants, chacun issu d’un père différent.

Cette dernière vit de l’assurance braguette et se passionne pour le très médiatique Harlan Coben. « Son corps de chocolat au lait double-crème » met en émoi permanent son compagnon grand détective. L’auteur la décrit aussi comme une sorte de Miss Marple qui va courser un étrange Chevrolet Captiva noir avec sa Polo rouge qui a une porte orange.

La fuite de Martial avec sa fille de six ans va faire découvrir au lecteur certains aspects de l’île et pas seulement la bière dodo avec une petite cigarette zamal, mais aussi les chenils fiscaux qui permettent aux Français d’acheter de l’immobilier dans les départements et territoires très lointains et défiscalisés.

Dans ce troisième roman, Michel Bussi fait preuve d’une connaissance encyclopédique de cette île à l’autre bout du monde. Il signe aussi son livre le plus réussi avec une intrigue très bien ficelée, une description des personnages aux petits oignons et une histoire très palpitante.

 

Un polar que l’on imagine déjà au cinéma *****

 

375 pages, Presses de la Cité, 21 €

En librairie le 7Mars 2013.

 

Dominique LE FUR

Laisser un commentaire