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Lire – Vainqueurs aux poings douze portraits de boxeurs français ( 1970-1990) par Catherine Gravil

Les douze champions dont Catherine Gravil dresse le portrait dans son livre Vainqueurs aux poings, paru aux éditions de Paris, étaient connus de la France entière.

Alors, la boxe était l’un des sports les plus médiatisés. Le but de l’auteur n’est pas de s’étendre sur les causes du désamour des français à l’égard du noble art, sport de seigneurs entre tous, mais simplement de présenter douze des gloires du passé pugilistique, des hommes qui ont porté la boxe à son apogée et dont les noms claquent encore comme une référence absolue dans la bouche des aficionados…

Des gloires du passé, oui, mais surtout des légendes de la boxe car le temps a eu beau s’écouler, ces douze hommes demeurent des références. On pourrait objecter que la boxe a eu d’autres gloires, mais à un moment, il faut faire des choix, donc renoncer, la tristesse au cœur, à évoquer tous les immenses champions qui ont fait le prestige de leur sport.

L’auteur n’a pas parlé de Georges Carpentier, de Marcel Thil, ni de Marcel Cerdan… Car son but n’était pas de faire un dictionnaire de la boxe en France depuis ses débuts, mais de rendre hommage à douze hommes qui sont encore dans la mémoire des amoureux du cercle enchanté, comme on disait autrefois… Catherine Gravil a voulu montrer que l’image du boxeur qui finit mal est une fable. En effet, ces « douze » ont réussi leur vie, une fois les gants raccrochés, comme tant d’autres professionnels du ring beaucoup plus anonymes.

Ainsi dans cet hommage à « ces vieilles gueules du passé » les boxeurs d’aujourd’hui ne peuvent-ils avoir leur place… Dans vingt ans, peut-être… Ces douze champions sont les derniers à avoir été de véritables, d’authentiques « vedettes » du noble art. On ne peut connaître et apprécier une discipline sans en savoir les règles et sans en connaître l’héritage. C’est pourquoi ce livre a pour vocation d’être un lien, la courroie de transmission entre l’histoire et l’actualité. En effet, si on ignore le passé, le présent ne se comprend pas, ou il se comprend très imparfaitement.

Au Palais des Sports, ou encore à la salle Wagram, il était un homme que tout le monde appréciait : un « faiseur d’ambiance » que les stars tutoyaient, un personnage hors du commun. Il aimait les boxeurs. Les boxeurs l’aimaient. Aussi connu que le loup blanc, sur les champs de course comme au bord des rings, Sydney était et demeure un personnage inoubliable autant que mythique. Aujourd’hui on ne le voit plus. Et surtout, on ne l’entend plus. Pourtant la boxe a toujours un public.

Mais le fait que ce  thermomètre,  spontané autant que mystérieux, que fut la personnalité de Sydney dans le monde de la boxe, soit désormais devenu comme un crépuscule du passé, indique que cette boxe contemporaine des « douze », n’est malheureusement plus de ce monde.

Tant de nos grands hommes ont aimé la boxe, qu’il s’agisse d’écrivains comme Hemingway, Morand, Cendrars, Cocteau, ou d’hommes de spectacle à l’image de Belmondo, Delon, Lelouch, mais aussi de jeunes comme Cornillac ou Raphaël… L’auteur tente d’appréhender cette vérité certaine que les champions français de boxe continuent- sans doute pour longtemps- d’incarner un idéal dans lequel le sens du mot héroïsme n’est pas étranger.

L’image d’un homme qui monte sur un ring, avec pour seules armes ses gants et son courage, face à un autre homme, strictement armé de la même puissance, reste l’alpha et l’omega de tout ce qu’est la boxe. Le premier geste qui définit la virile hauteur de ce sport, c’est le dernier geste de deux boxeurs au moment du gong final. Ils tombent dans les bras l’un de l’autre. Quel autre sport en dit autant ?

 Pierre Alexandre Garrel

 Vainqueurs aux poings douze portraits de boxeurs français ( 1970-1990)

par  Catherine Gravil

 éditions de Paris Max Chaleil. 15 Euros.

 

Image à la une  photo de Jean-Baptiste Piedvache, champion d’Europe en 1977

2 Commentaires

  • Ah ! voilà un livre drôlement intéressant… Après une brillante carrière, que sont devenus les Piedvache, Ménétrey, Bouttier ou Rodriguez ?

    Davantage que dans le sport, on est dans la sociologie du sport. Celle de la boxe en l’occurrence, un sacré sport…

    Intéressant : ce livre est écrit par une petite dame blonde… qui, elle, n’a ni le nez cassé, ni les oreilles en chou-fleur… Pourquoi cette passion pou les boxeurs ? La question mériterait d’être posée à Catherine Gravil…

    On espère qu’avec un tel livre, la boxe va un peu redémarrer… Jamais on n’en voit sur les chaînes, TF 1, FR 2… La responsabilité de la dégringolade de la boxe leur incombe !… Le foot, toujours le foot : la barbe, on en a marre… c’est comme la politique !

    Vive la BOXE !

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    Ah ! voilà un livre drôlement intéressant… Après une brillante carrière, que sont devenus les Piedvache, Ménétrey, Bouttier ou Rodriguez ?

    Davantage que dans le sport, on est dans la sociologie du sport. Celle de la boxe en l’occurrence, un sacré sport…

    Intéressant : ce livre est écrit par une petite dame blonde… qui, elle, n’a ni le nez cassé, ni les oreilles en chou-fleur… Pourquoi cette passion pou les boxeurs ? La question mériterait d’être posée à Catherine Gravil…

    On espère qu’avec un tel livre, la boxe va un peu redémarrer… Jamais on n’en voit sur les chaînes, TF 1, FR 2… La responsabilité de la dégringolade de la boxe leur incombe !… Le foot, toujours le foot : la barbe, on en a marre… c’est comme la politique !

    Vive la BOXE !

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