L’une est député européenne et vice-présidente du MoDem, l’autre sous-secrétaire d’état dans le gouvernement italien présidé par Matteo Renzi. L’ouvrage reprend un entretien mené par Eric Jozsef, correspondant du journal Libération à Rome.
A l’heure où l’idée d’Europe sert de repoussoir ou d’exutoire aux mécontentements locaux, ces deux membres de la famille centriste expliquent pourquoi l’Europe est importante et ce qu’il faudrait changer pour la rendre compréhensible de tous et surtout souhaitable. Les grands principes font partie de la démonstration et cette contribution au débat ne peut qu’être saluée.
Elle ne répond toutefois pas à certaines questions dont la faible production de règles européennes. Nous pouvons désormais déposer un brevet valable dans tous les pays de l’Union mais la scandaleuse question de la surfacturation pratiquée par les opérateurs téléphoniques dès que l’on franchit une frontière reste en jachère.
Les deux auteurs ne se mettent pas en rogne contre le fait que Galileo, le GPS européen précis à 5 cm alors que l’américain que nous utilisons ne descend pas au-dessous de 5 m pour les raisons militaires, ne soit toujours pas en service. Cet exemple montre que le parlement européen ne devrait pas autoriser l’absence des députés à l’assemblée. D’autant que ces derniers reçoivent des indemnités plus que confortables. La vice-présidente tacle aussi, gentiment, le groupe européen Spinelli qui fait pourtant partie de la même famille politique.
Il n’en reste pas moins que l’Urgence Européenne contient une mine d’informations et permet d’y voir plus clair sur l’enjeu des prochaines élections européennes.
144 pages, 10 € . Éditions Thaddée. 5 stars.
D.L.F
