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Lire: Lucien Combelle, les geôles de l’Épuration (1944-1951) : une histoire restée méconnue

« Lucien Combelle nous fait découvrir l’univers des prisons de la République française entre 1944 et 1951 ; le sort des vaincus de la IIe Guerre mondiale y fut souvent terrible, parfois grotesque, souvent risible… »

(Propos recueillis par Aliénor Marquet)

Qui est l’auteur, Lucien Combelle ?

Lucien Combelle (1913-1995) est un enfant du XXe siècle. Il adhère à l’Action française dans les années trente et devient secrétaire d’André Gide. Rue Vanneau chez celui-ci, avenue de Breteuil avec Drieu, rue de Condé avec Léautaud ou à Meudon chez Céline, il est l’interlocuteur et l’ami. Mais on n’incarne pas impunément le « neveu de Rameau » pour de tels hommes sans réagir aux tourmentes de l’époque avec des paroxysmes et des paradoxes dont sa foncière honnêteté n’est pas la moindre.

Il est sous les drapeaux à la déclaration de la guerre ?

En 1940, il est membre des corps-francs, puis affecté à une unité britannique. Lorsqu’il participe à la retraite, il est blessé dans un bombardement.

Et durant la IIe Guerre mondiale, quel est son engagement ?

Il se lance dans le journalisme en collaborant à La Gerbe avant de prendre la direction de Révolution nationale en 1941. Il accueille dans les colonnes de ce journal Robert Brasillach lorsque celui-ci quitte Je Suis Partout à l’été 1943 et publie son ami Drieu La Rochelle. Il fut l’un des signataires du manifeste collaborationniste : « Déclaration commune sur la situation politique du 5 juillet 1944 », portant les signatures d’Abel Bonnard, Jean Bichelonne, Fernand de Brinon, Marcel Déat et de 29 personnalités parisiennes.

Condamné le 28 décembre 1944 à quinze ans de travaux forcés, il est amnistié en 1951.

Ce sont ses années de détention qu’il relate dans Liberté à huis clos ?

Lucien Combelle nous fait découvrir l’univers des prisons de la Répu­­blique française entre 1944 et 1951 ; le sort des vaincus de la IIe Guerre mondiale y fut souvent terrible, parfois grotesque, souvent risible… Dans un style imagé que n’aurait pas renié son ami Louis-Ferdinand Céline, l’ancien directeur de Révolution nationale nous fait découvrir avec Liberté à huit clos une période restée méconnue pour nombre de ses con­temporains… et totalement inconnue pour les jeunes générations. Et pourtant…

Et après sa libération, il devient un personnage public ?

Après la guerre, sous plusieurs pseudonymes (Lucien Dauvergne, Lucien François, Monsieur Larousse, Oncle Lulu) il collabore au journal Pilote et à Europe n° 1, est journaliste chroniqueur au Progrès, à Combat, à Absolu et à Art up, et participe à la création de Pilote chez Dargaud. Il participe à trois émissions d’Apostrophes et participe à la création des Radiophoniques sur RTL.

Dans l’émission Apostrophes du 1er décembre 1978, il declare à Bernard Pivot : « Le sens de l’amitié chez moi fait que je reste fidèle à Drieu, je reste fidèle à Céline, je reste fidèle à Brasillach, je reste fidèle à Fontenoy. Ce sont des hommes que j’ai aimés, et je ne renie rien de ce que j’ai fait et je renie encore moins ces amis-là… »

Liberté à huis clos, par Lucien Combelle, éditions Déterna, collection « Documents pour l’Histoire », 270 pages, 27 euros. Pour commander ce livre, cliquez ici.

 

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