L’inspecteur Yeruldelgger revient encore une fois pour le grand plaisir de ses aficionados ravis de retrouver cette Mongolie dont nous savons très peu de choses. Fort heureusement l’auteur nous décrit la vie des gens et les paysages du pays tout en nous entrainant dans une intrigue mitonnée aux petits oignons.
Il nous révèle, par exemple, que la ville d’Oulan-Bator détient le rôle enviable de champion du monde pour ce qui concerne la pollution. Pour compléter ce tableau, il nous décrit aussi une nourriture tellement grasse à faire hurler la nutritionniste de base. Dans ce nouvel ouvrage, notre sympathique inspecteur se démène comme un beau diable pour solutionner des énigmes velues. Pendant ce temps, son assistante Oyun, qui avait décidé de se calmer un peu, tombe éperdument amoureuse d’un militaire rencontré au cours d’une enquête portant sur la découverte d’un corps que le printemps avait dégelé.
Et puis, pouf patapouf, l’inspecteur se retrouve avec les bracelets,accusé par les services spéciaux d’avoir assassiné une prostituée dont on ne saura pas si elle était simplement une indicatrice ou la bonne amie du policier. L’équivalent de nos bœufs-carottes détient une vidéo accablante. Oyun fera tout pour aider le pauvre Yeruldelgger à sortir de ce pétrin, mais c’est surtout Ganrozig, représentant des moines du 7ème monastère qui va sauver la mise du policier en déployant tout son prestige et son aura.
Ian Manooknous parle aussi des montagnes du Khangaï et des vieux camions abandonnés par les Soviétiques en 1993 et que les fiers Mongols savent encore faire rouler. Une petite incursion en Russie, pays frontalier, et l’inspecteur nous explique tout sur la vie quotidienne des habitants. Puis, par un curieux tour de magie, l’enquête se déplace en France, plus précisément dans le port du Havre, à Honfleur et en Normandie.
Exit la Mongolie et bienvenu le « Petit Futé » de cette région française avec les bons petits restos et bistrots du coin. Du coup, le lecteur perd ses repères et se dit que finalement la Mongolie, c’était très loin.
Allez Marcel, un petit calva ! C’est dommage, pourtant ce roman se lit agréablement et les rebondissements ne manquent pas. Un polar original et honnête.
DDDD
523 pages.
22,5 x 15,5.
Albin Michel.22 €
Dominique LE FUR
image à la une//Joyeux Golden Eagle Festival à tous !Rendez-vous à Bayan-Ölgii aimag en Mongolie ! Lors de ce festival de l’aigle d’or, situé à l’extrême ouest du pays, près de la frontière avec la Russie et le Kazakhstan, on peut voir des chasseurs Kazakhs (Burkitshi) déployer leurs talents de chasse en s’aidant d’aigles pour capturer de petites proies comme des renards ou des lièvres.
