L’auteur peut rester très serein par rapport au cinéma car son roman ne risque pas de servir de base à un film d’action palpitant de la première à la dernière minute. L’histoire se déroule dans la petite ville de Coburn en Pennsylvanie.
Elle ne compte pas une grande population mais abrite une petite fac, un bar et un petit hôtel. On y marine et on ne l’aime que parce que l’on y est né. Il existe de millions d’exemplaires de ce type de petite cité. Ceux qui arrivent là, par hasard, s’ennuient très profondément.
Sam est prof comme sa femme Sandrine, avec un prénom français, pas banal de surcroît. Par la suite, le lecteur découvrira qu’elle voue une véritable dévotion à la ville d’Albi en France, sa cathédrale Sainte Cécile (patronne des musiciens) et ses 40 hôtels.
Les Américains peuvent parfois nous surprendre quand ils s’entichent d’un endroit en Europe. Sam et Sandrine partagent le même lit et ont réussi à faire une fille, mais cette relation n’a pas l’air de fonctionner.
Au lieu de divorcer gentiment, ils semblent de plus en plus s’écarter l’un de l’autre. Quand Sandrine, un petit matin, ne donne plus signe de vie, c’est forcément Sam, le premier suspect. Dès les premières pages, il se retrouve au tribunal et sa vie se découvre au fil du récit.
Sa culpabilité s’impose rapidement au lecteur, surtout quand son idylle avec April, une femme mariée, refait surface, le doute vole en éclats. Sam, volage, possède tous les attributs du parfait meurtrier. L’auteur a découpé son roman avec les jours du procès.
L’un après l’autre, il en profite pour placer quelques flash-back. Et puis vient le moment où la liaison de Sandrine avec un homme, autre que son époux, éclaire un peu plus la vie de ce couple qui se résume à un simulacre de normalité. Le fameux message de Sandrine ne sera délivré qu’à la fin de l’histoire que l’auteur prend plaisir à faire durer.
Du polar amerloque standard DDD
385 pages, Seuil Policiers, 21 €
Format 14 X 22,5. Broché
Dominique LE FUR
