Ce roman démarre comme un road movie avec pour paysage le Kentucky et l’Ohio,deux états pas carrément flamboyant sur le plan économique.
L’univers décrit pourrait se retrouver dans d’autres pays. Europe, ce serait le Borinage province belge ou dans différents endroits similaires, et là où une grande pauvreté engendre aussi bien une extrême gentillesse tout comme la plus délinquance aveugle.
Kirby Gann, a choisi pour son premier roman de situer son récit dans un endroit déshérité avec une population composée pour moitié de déjantés et pour l’autre de loosers trop gentils. Le grand talent de Kirby Gann consiste à avoir situé son action aux USA,augmentant ainsi la valeur ajoutée de son roman grâce à une sorte d’exotisme.
L’auteur ne prend pas pour Steinbeck et son histoire ne ressemble pas au roman « rue de la sardine » mais le terreau reste pourtant identique. Dans Ghosting de petits dealers, légèrement frappadingues tiennent le haut du pavé et leurs clients enfants de riches s’ennuient ferme sur les campus universitaires.
Histoire d’épicer son récit l’auteur met en scène Shady, fille de notable qui vient s’encanailler avec le lumpen d’à côté Le personnage de Lyda, la mère de Cole, le garçon qui se fait la donzelle des beaux quartiers, est tout à fait remarquable.
L’auteur excelle d’ailleurs dans les descriptions et le lecteur perd un peu fil mais après la première centaine depages tout devient clair avec l’arrivée de Mister Gruel qui tient le business de la drogue dans le comté. Il possède également des terres et des entreprises. C’est lui qui manipule les gens d’en bas dont Cole. Ce n’est pas vraiment un polar mais il s’agit d’un récit et d’un monde que les thrillers abordent peu.
Kentucky for ever DDDD
384 pages, Policiers Seuil, 21,50 €
Format 14 x 22,5 cm. Broché
Dominique LE FUR
image à la une //Kirby Gann