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LIRE: BERLIN 49 De Joseph KANON

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’Allemagne et en particulier Berlin, la capitale, ont fait partie d’un marchandage entre les différents vainqueurs. D’un côté il y avait les Anglais et les Français, de l’autre les Russes. La ville se trouvait partagée entre les secteurs Est et Ouest.

Passer de l’un à l’autre relevait du parcours du combattant avec le risque de perdre la vie. Les alliés avaient aussi obtenu la partition de ce pays entre la RFA et la RDA. Il aura fallu attendre 1989 pour que les deux parties soient réunifiées. En 1949, quatre ans après la fin des combats, un écrivain juif, Alex Meier, revient quinze plus tard de Californie après avoir fui les nazis.

De retour du côté Est, il est reçu comme un apparatchik. Ses écrits plutôt de gauche le mettent tout de suite dans les petits papiers des Soviétiques. Le récent film « Les innocentes », réalisé à partir d’une réalité historique, où des religieuses polonaises ont été violées à plusieurs reprises et mises enceintes par des soldats russes, illustre bien la manière dont ces derniers considéraient les vaincus.

Les femmes étant seulement des putes et les hommes valides tout juste bons à extraire l’uranium à main nues ou mourir dans des camps russes. Quand Alex arrive, en cachant bien sûr son statut d’espion pour la CIA, il se fait cajoler et rencontre Bertolt Brecht, célèbre auteur de théâtre et grand séducteur.

Très vite, les Allemands inféodés à l’occupant lui demandent d’espionner pour eux. Agent double, les Américains lui réclament de reprendre contact avec son grand amour d’autrefois. La belle Irène constitue le trophée d’un plénipotentiaire soviétique qui lui assure un certain standing en contrepartie des galipettes. Alex grappille quelques infos de première bourre pour les amerloques mais se rend compte rapidement de l’horreur de la situation et se dit que de ce côté de la frontière la vie ne vaut pas la peine d’être vécue à moins de se soumettre corps et âme et décide de passer à l’ouest.

Seulement, ce n’est pas si facile et des deux côtés, ses talents d’espions sont très appréciés et personne ne veut le voir partir. Il faudra un événement imprévu pour que, le feu aux fesses, il se débrouille pour que la porte de la liberté s’ouvre à lui.

Magistral et pédagogique.

Un très bon thriller

5 étoiles sur 5

berlin 49

416 pages, Policiers SEUIL

21,5 €. Format 22,5 x 14.

Dominique LE FUR

dl@infos-75.com

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