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LIRE : Au revoir LÀ-HAUT De Pierre Lemaitre / prix Goncourt 2013

Une fois n’est pas coutume nous ne pouvons résister au plaisir de vous faire savoir qu’infos 75

avait découvert cette pépite le 9/10/2013, grâce à son chroniqueur attitré

Dominique Lefur ( midable) le bien nommé, bravo à lui et rendez -vous l’année prochaine .

Avec le même succès nous l’espérons.

La rédaction unanime .

Difficile aujourd’hui d’imaginer ce que fut la Première Guerre mondiale entre 1914 et 1918 avec ses 1 000 morts par jour pendant 50 mois. Bien sûr, les romans historiques abondent avec, par exemple, ce que fut le Chemin des Dames où l’on était sûr de rencontrer la mort.

D’autres évoqueront le Pont des Suicidés dans le parc des Buttes-Chaumont où les appelés se jetaient dans le vide avec leur fiancé plutôt que d’aller à une mort certaine et être séparé de l’être aimé. Dans le roman de Pierre Lemaitre le passé ressurgit mais sans les images d’Épinal.

Ses simples soldats tentent d’échapper à la mort mais ne reviennent pas tous en entier. Ce n’est pas le cas de leur capitaine ni de toute la hiérarchie militaire qui se contentait d’envoyer la valetaille se faire trucider en espérant en tirer profit et particulièrement monter en grade.

Une fois démobilisés, deux soldats vont rester très liés même si l’un d’eux n’a plus de mâchoire inférieure. Comme de nombreux soldats rendus à la vie civile, ils doivent trouver du travail, qu’ils soient valides ou invalides. De plus, la population ne portait pas vraiment tous ces loqueteux dans son cœur.

Après les guerres, il y a toujours beaucoup de travail dans le bâtiment tant il faut reconstruire. Mais avant d’en arriver là, il convient aussi de s’occuper des défunts et des disparus. Le capitaine commence par échafauder un projet qui doit lui rapporter gros. Peu de temps après, notre gueule cassée et son copain vont, eux aussi, avoir une idée qui, à n’en pas douter, fera d’eux des hommes riches. On imagine le travail de bénédictin de l’auteur pour collecter les mille et une observations sur l’époque, pour aussi brosser ses portraits si criants de vérité.

Il suffit de mentionner Pauline, une employé de maison, fiancée du soldat valide qui découvre l’arnaque des deux troufions et qui se demande si elle doit s’en offusquer ou dire « Bravo l’artiste ». Il y a aussi de la poésie et de l’humour dans la description de cette jubilatoire carambouille qui avance page après page pour se terminer en un véritable feu d’artifice.

C’est bien et même très, très bien *****

507 pages, Albin Michel, 22,50 €

Format 20,5 x 14 mm

Dominique LE FUR

Chez votre libraire préféré ou sur le site : www.lalibrairie.com

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