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Liquidation a la Grecque De Petros MARKARIS

 « Chers internautes, chaque nouveau roman policier vous plonge dans un univers en pleine prise avec les réalités ou la situation politique d’un pays.
Avec Liquidations à la Grecque, vous découvrirez ce pays vu de l’intérieur par les gens qui y vivent et y travaillent. Plus qu’ailleurs, ils ressentent une certaine animosité vis a vis  des banques ! »

Le commissaire Charitos a les boules, non pas parce qu’il déteste le foot alors que sa femme et sa fille l’adorent. La troïka a fait passer l’âge de la retraite des fonctionnaires de 40 à 60 ans. Son épouse voit même, de chez elle, un voisin se défenestrer Tout le commissariat ne parle que des réductions de salaires et du fait qu’il va falloir travailler plus longtemps.

L’Allemagne est d’ailleurs montrée comme le grand responsable de l’austérité. Charitos roule dans une Seat Ibiza, fabriquée en Espagne, un pays frère de souffrance et des diners nocturnes. La vie suivrait son long cours tranquille avec un petit verre d’Ouzo et une bonne petite brochette comme seuls les Grecs savent le faire, si les banquiers ne se faisaient pas couper la tête. La crise n’a pas été provoquée par la population et l’auteur fait d’ailleurs dire à une commerçante qu’au train où vont les choses les mendiants devront bientôt, eux aussi, régler la TVA.

Le commissaire, qui ne digère pas que ses treizième et quatorzième mois passent à la trappe, doit se coltiner un premier crime assez bizarre étant donné qu’il s’agit d’un banquier retraité que l’on découvre mort et la tête coupée. Ce meurtre ne reste pas le seul puisqu’un responsable de Hedge funds se retrouve, lui aussi, décapité. Dans le même temps, des affiches incitent les Athéniens à ne plus rembourser leurs dettes aux banques.

Ces derniers prennent peur de voir ces menaces se réaliser et le Ministre grec de l’Intérieur commence à s’énerver et exige que la police alpague, au plus vite, le coupable. Charitos a le temps de rêver à sa dinde à Noël ou à son agneau à la broche à Pâques, il ne peut pas tout remettre aux calendes grecques, mais doit découvrir des indices.

Quand il voit le responsable d’une agence de recouvrement pour les banques, la tête coupée dans sa Golf, les choses s’éclaircissent. La mort de ce salaud extorqueur dans une voiture allemande va apporter le début de la solution pour le commissaire qui comprend que les banquiers et la chancelière allemande ne soient pas dans le cœur d’une population excédée par les restrictions.

L’auteur des crimes finit par être découvert et Charitos se remet au plaisir de conduire sa petite Seat Ibiza et d’apprécier à sa juste valeur les joyeux encombrements d’Athènes. A lire très vite pour mieux comprendre ce qui se passe dans ce pays.

 

Un polar partisan

 

326 pages, Seuil Policier, 21,50 €

 

Dominique LE FUR

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