Mike Ford, le héros, a connu une enfance difficile avec une mère disparue trop tôt et un père en prison pour escroquerie. Avec son grand frère, il s’initie à la délinquance suivant dignement le chemin paternel. De petites arnaques aux cambriolages sans envergure, ils bricolent mais accumulent un certain savoir-faire. Malgré cette vie riche en rebondissements, Mike comprend assez vite que les ennuis peuvent arriver sans prévenir et que la Fac représente une alternative tout à fait sereine.
Avec quelques années de droit à Harvard, il fait la connaissance de Henry Davies, venu pour faire une conférence et repérer parmi les étudiants le profil qui pourrait être utile à son entreprise. C’est donc tout naturellement que Mike se retrouve engagé dans une société de lobbying politique. L’objectif de cette dernière consiste à aider les entreprises qui ont besoin d’un petit coup de pouce pour accéder à certains marchés ou contourner des restrictions de mise sur le marché.
Des boîtes de ce type existent un peu partout et elles sont légion à Bruxelles. Ces dernières peuvent œuvrer, par exemple, pour que l’Europe autorise la commercialisation d’un produit qu’elle jugeait dangereux et qui, selon les bons conseils des lobbyistes, ne l’est pas du tout. Pour y parvenir, ces intermédiaires devraient délivrer la bonne parole de leurs clients en gommant les côtés négatifs et en mettant en avant les avantages.
Mike va découvrir que convaincre ne suffit pas toujours et qu’il faut bien corrompre ou forcer d’une manière ou d’une autre. Le Davies Group cherche la faille chez les politiques qui l’intéresse et constitue des dossiers sur chacun au cas où. Dans ce premier roman de Matthew Quirk, lobby rime avec coercition, chantages et meurtres. Mike découvre pourtant des conditions de travail extraordinaires avec un salaire indécent et le train de vie qui va avec. Au début, il trouve assez marrant de dénicher la petite faille chez une des 500 personnes influentes politiquement à Washington. Mike n’hésite d’ailleurs pas à mettre ses talents de cambrioleur au service de son patron qui ne lui dévoile pourtant pas tout. En lisant ce roman, on se dit que les politiques n’ont pas une vie facile !
408 pages, Cherche Midi, 19,50 €
Dominique LE FUR
