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Le célèbre baryton allemand Fischer-Dieskau s’est éteint

Dietrich Fischer-Dieskau, baryton de légende, est mort

 

Le célèbre baryton allemand s’est éteint vendredi à Starnberg, a annoncé son épouse, la soprano Julia Varady, à l’agence de presse allemande dpa, à dix jours de son 87e anniversaire.

Dietrich Fischer-Dieskau, l’un des plus célèbres chanteurs lyriques du XXe siècle, était particulièrement connu pour ses interprétations des « lieder » (pièces pour voix et piano, composées à partir de poèmes germaniques) de Franz Schubert (1797-1828), à commencer par « Le Voyage d’hiver » ou « Le Chant du cygne ». Mais il s’est également illustré à l’opéra, de Mozart à Verdi, dans les cantates de Bach (1685-1750) ou le répertoire du XXe siècle.

Né le 28 mai 1925 à Berlin, Dietrich Fischer-Dieskau avait entamé en 1943 une carrière durant laquelle il allait aborder avec succès des répertoires d’une très grande variété. L’un des points d’orgue de son parcours musical fut sa participation à la première du célèbre « War Requiem » du Britannique Benjamin Britten (1913-1976), présentée lors de l’inauguration de la nouvelle cathédrale de Coventry, en Angleterre, en 1962.

Parallèlement à sa carrière illustre de chanteur, Dietrich Fischer-Dieskau était également chef d’orchestre, pédagogue, musicologue, écrivain, peintre… Il avait pris sa retraite en 1992.
Un demi-siècle au sommet
Fils d’un pasteur et proviseur, Dietrich Fischer-Dieskau (son vrai nom, complet, était Albert Dietrich Fischer von Dieskau) se passionne dès l’enfance pour les poèmes de Goethe (1749-1832) et Schiller (1759-1805). Dans le même temps, il commence l’apprentissage de la musique à l’âge de 9 ans. Enrôlé dans la Wehrmacht durant la Seconde guerre mondiale, il est emprisonné en 1945 en Italie… où il chante Brahms dans les camps de prisonniers de guerre de l’armée américaine, où il passera deux années.

A son retour en Allemagne, en 1947, il lance sa carrière professionnelle. Il donne son premier récital de lieder à Leipzig la même année. Dès ses débuts, il collabore avec de célèbres chanteuses, les sopranos Elisabeth Schwarzkopf (1915-2006) et Irmgard Seefried (1919-1988). En 1948, il est engagé comme baryton lyrique à l’Opéra municipal de Berlin (le futur « Deutsche Oper », auquel il restera lié toute sa carrière), et débute dans l’opéra « Don Carlos » de Verdi, sous la direction du chef hongrois Ferenc Fricsay (1914-1963).

Dans le même temps, le baryton se produit à Munich, Vienne, entamant une brillante carrière internationale : Salzbourg, Londres, Boston… En 1951, Fischer-Dieskau enregistre pour la première fois des lieder, ceux du cycle « La Belle Meunière » (« Die schöne Müllerin ») de Schubert, avec le pianiste Gerald Moore (1899-1987). Par la suite, le baryton s’intéressera à des répertoires multiples, dans plusieurs langues, de toutes les époques, de Bach à la musique contemporaine, en passant par l’opéra italien. Avec le même souci d’excellence.

Père de trois fils qu’il avait eus avec sa première femme, la violoncelliste Irmgard Poppen, morte en 1963, Dietrich Fischer-Dieskau s’était remarié à trois reprises. Il avait épousé la soprano Julia Várady, Allemande d’origine hongroise de 16 ans sa cadette, en 1977. Il s’est éteint à Berg-am-Starnberger-See, en Bavière, où il résidait.

. Januar 1989 sang D. Fischer-Dieskau begleitet vom RSO Berlin unter Riccardo Chailly in Berlin 4 Rückert-Lieder von Gustav Mahler

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sourcecultureboxafp

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