Bourdier de la Mirandole.
La lecture d’une biographie procure très souvent, par son essence même, des moments plaisants où s’entremêlent les anecdotes du quotidien, les séquences importantes de l’existence, les réflexions sur le sens de la vie, les instants intimes fondus dans des périodes historiques plus ou moins tragiques, les impressions personnelles nées de l’expérience des ans, la place occupée par les sentiments, les rencontres déterminantes forgeant la personnalité…
A ce titre, l’ouvrage consacré à l’écrivain et journaliste Jean Bourdier se présente comme un festival biographique : pas moins d’une trentaine de ses amis, journalistes, écrivains, entrepreneurs, lui rendent successivement hommage. Une sorte de salut fidèle, décliné sous forme de témoignages émouvants et même poignants, retraçant le parcours insolite d’un personnage ô combien attachant.
On découvre au fil des pages un homme de lettres et de presse exceptionnellement doué, traducteur réputé, anglophile, cultivé et doté d’une mémoire peu commune. Mais Jean Bourdier était aussi et surtout un homme de fidélités, viscéralement attaché à la France éternelle, à sa famille, à ses copains, à ses principes (ce que l’on nomme aujourd’hui, avec emphase, les « valeurs »).
Il ne confessait que deux détestations : les gaullistes et… les Irlandais. Assez vachard pour ces derniers, d’autant que grand amateur de ouiskie devant l’Eternel, Jean Boudier ne devait pas ignorer que ce subtil breuvage avait été inventé par les Irlandais, vers l’an 600 !
« Journaliste obstiné, écrivain occasionnel, Berrichon chauvin et maurrassien stoïque », telle est la formule pouvant définir cet honnête homme, tellement français, que fut Jean Bourdier.
Arnaud Robert.
« Jean Boudier, un gentleman français » Dualpha édition, 23,00 euros.
