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ex-intellectuel communiste devenu négationniste Roger Garaudy est mort

 

Roger Garaudy est décédé mercredi à l’âge de 98 ans. Ce philosophe et écrivain longtemps prisé des médias et des milieux intellectuels, ancien dirigeant du PCF converti au catholicisme, s’était converti à l’islam et avait adhéré dans les années 1990 aux thèses négationnistes, ce qui lui avait valu une condamnation

Né à Marseille en 1913, Roger Garaudy, agrégé de philosophie, adhère au Parti communiste en 1933. Agrégé de philosophie, il est déporté dans les camps vichystes en Algérie de 1940 à 1942, il entre ensuite dans la Résistance. Après la guerre, il est membre du Comité central du PCF et élu communiste pendant plus de quinze ans. Il est aussi un des philosophes du parti et directeur du Centre d’études et de recherches marxistes.

Après avoir enseigné la philosophie à Albi, Alger, et à Paris (1958-59),  Roger Garaudy devient maître de conférences à la faculté des lettres de Clermont-Ferrand (1962-65), puis professeur titulaire à Poitiers (1969-73).

Elu et philosophe communiste
Après avoir été un homme d’appareil et avoir approuvé l’invasion de la Hongrie en 1956, il condamne l’intervention soviétique en Tchécoslovaquie et s’éloigne de la ligne du parti après 1968. Il s’attire les  foudres des dirigeants communistes avec la publication de ses livres « Le grand  tournant du socialisme (1969) et « Toute la vérité » (1970). Il qualifie Georges Marchais de « fossoyeur du PC ». Il en est exclu en 1970 et devient catholique, avant de se convertir à l’islam en 1982.

Roger Garaudy avait reçu le Prix des Deux  Magots pour « Appel aux vivants » (1979), dans lequel il annonçait sa candidature à l’élection présidentielle de 1981, laquelle restera sans suite, faute d’avoir réuni 500 signatures.

Il fut un temps considéré comme « l’homme du dialogue des civilisations ». « Ma plus grande fierté est d’être fidèle au rêve de mes vingt  ans, l’unité des trois religions, christianisme, judaïsme et islam », disait ce  brillant philosophe, auteur de quelque 70 livres, qui se définissait comme un  « Don Quichotte » luttant contre les « moulins à vent » capitalistes.

Le dérapage des années 1990
En 1996, Roger Garaudy publie « Les mythes fondateurs de la politique israélienne », dans lequel il remet en question la réalité de la Shoah, qui est selon lui une invention destinée à justifier et financer la création de l’Etat d’Israël. Il est condamné en 1998 pour « contestation de crime contre l’humanité » et « diffamation raciale ». Tous ses recours ont été rejetés, y compris devant la Cour européenne des droits de l’Homme. Il avait reçu le soutien de l’abbé Pierre.

En 1996, le fondateur d’Emmaüs avait pris sa défense en assurant qu’il menait un travail de «recherche de la vérité face à des déformations de la réalité indiscutables» sur le génocide des Juifs.

«L’extermination des juifs par les nazis est un sujet sur lequel le débat n’est pas clos», avait-il également affirmé. Face au tollé, l’Abbé Pierre finira par retirer ses propos et demander «pardon».

Roger Garaudy a écrit des dizaines d’ouvrages qui retracent son parcours intellectuel et politique.

 

Après son décès, l’universitaire Robert Faurisson reste la dernière figure du négationnisme connue du grand public en France.

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