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Eddy, Jacques et Johnny : le retour des Vieilles Canailles !

Les trois dinosaures se connaissent depuis le début des années 60 du siècle dernier.

 À une époque où la relève musicale française se fait attendre – à l’exception de “M” ou de l’inévitable Bertrand Burgalat et de quelques autres, Benjamin Biolay, ce n’est pas si mal –, les amateurs de chansons qui « rockent et roulent » peuvent encore prudemment investir dans la pierre ; c’est-à-dire dans les fossiles.

D’où ces trois concerts prévus en novembre prochain dans le Bercy parisien, dates auxquelles viennent encore de s’en ajouter deux autres ce samedi matin, à l’occasion desquels on pourra enfin applaudir, sur la même scène, Jacques Dutronc, Johnny Hallyday et Eddy Mitchell, sous la houlette du producteur Valéry Zeitoun. Nom de ce « supergroupe », façon Cream ou Blind Faith : Les Vieilles Canailles.

Les trois dinosaures se connaissent depuis le début des années 60 du siècle dernier : bande du Golf-Drouot ou clan du Drugstore des Champs-Élysées. Rockers contre Minets. Toute une histoire. Celle que les plus âgés de nos lecteurs peuvent qualifier de « leur » ; histoire de France tout court pour les autres, au même titre que Fréhel, Damia ou Piaf. Certes, les grands tubes des lascars en question sont plus derrière que devant eux et désormais, en concert, ils ne rejouent que les succès d’antan. Des classiques. Mais des classiques, combien de jeunes chanteurs et chanteuses seraient capables de se damner pour en avoir signé au moins un ? Même un tout petit…

Alors, ils tentent à leur manière de nous rejouer le fameux « Rat Pack » (Frank Sinatra, Dean Martin et Sammy Davis, Jr.) qui, une fois leur gloire d’antan un peu fanée, remontèrent sur les planches. Pour leur plaisir – pas pour l’argent, ils étaient tous trois riches à millions – mais surtout pour celui du public.

Au fait, pourquoi ce vocable de « Vieilles Canailles » ? Simple référence à la chanson éponyme de Serge Gainsbourg, sublime adaptation du « You Rascal, You », créé en 1931 par l’Américain Sam Theard, et chanson plusieurs fois interprétée par le défunt Serge Gainsbourg, en duo avec ce Claude Moine plus connu sous le sobriquet d’Eddy Mitchell.

Alors que l’air du temps serait plutôt au bougisme, au jeunisme béat, au mouvement perpétuel, au changement pour le changement, il est somme toute assez réconfortant de constater que les vieilles gloires continuent d’avoir la vie dure. « La mode, c’est ce qui se démode », écrivait un autre ancien, Jean Cocteau. Il parlait d’or. Et nos trois canailles de chanter de la même voix de fer ; fer un peu rouillé, mais fer malgré tout.

Chapeau bas devant les artistes !

Nicolas Écrivain
Journaliste, écrivain.

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Francephi – Editions Dualpha, Déterna, l’Aencre et autres

source //Boulevard Voltaire

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