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ASSURANCE VIE De Robin COOK

 L’action se déroule dans le milieu médical car l’auteur exerce le métier de chirurgien aux Etats-Unis. Tous ses livres portent un titre qui évoque cet univers. A ce jour, aucun boulanger de profession n’a encore écrit un roman policier décrivant l’univers de la baguette, des fabricants de matériel, des puissants meuniers etc. Pour bien gribouiller sur un microcosme, mieux vaut le pratiquer. Robin Cook, en tout cas, en fait ses choux gras et ses descriptions dégagent un parfum très authentique. L’histoire démarre avec deux chercheurs un peu barjos et renfermés qui poursuivent des travaux sur les cellules souches et l’organogenèse qui consiste à fabriquer artificiellement des organes. Afrodita Pia Grazdani, étudiante en quatrième année, rejoint le duo et parvient même à établir une relation de confiance avec ce vieux grigou de Dr. Rothman. Elle a aussi un soupirant, le brave George, mais elle s’en tape.

Elle le reconnaît elle-même, sa rude histoire ne lui permet pas vraiment de s’attacher à un mec. Pendant ce temps, deux petits truands en cols blancs ont monté une combine dont ils sont très fiers. Edmund et Russel se trouve à la tête de Life Deals, un fonds spéculatif et leur trouvaille consiste à racheter aux pauvres gens leur assurance vie pour des queues de cerise. Ils les placent et les transforment en capital risque. Tout baigne jusqu’au jour où la recherche sur les cellules souches avance à grand pas au point de pouvoir offrir des transplantations aux personnes atteintes de diabète, celles qui, sachant leur fin prochaine, ont cédé leur assurance vie aux deux malfrats. Ils essaient bien de trouver des vieux fumeurs, car il n’existe rien pour eux et ils décèdent rapidement, mais rien n’y fait, le vers est dans le fruit. Leur combine risque de s’effondrer. Pia va renouer avec son passé et ses origines albanaises pour trouver la piste du polonium 210, un poison administré à ces deux maîtres de stage.

La première partie, jusqu’à la page 241, se lit d’une seule traite en passant comme au ping-pong du monde médical à celui de la finance. Le deuxième chapitre n’apporte strictement rien au récit, pour reprendre tambour battant à la page 403 avec la troisième partie et se terminer en apothéose. Le remplissage nuit et c’est dommage car plus concentrée, l’histoire avait de quoi bien accrocher le lecteur. A lire selon notre prescription.

 

Un thriller medico-financier

 

555 pages, ALBIN MICHEL, 22,00 €

 

Dominique LE FUR

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