L’exposition réalisée en partenariat avec les célèbres Maison Pierre Frey, et le Musée de la Toile de Jouy se tient jusqu’au 24 juillet 2022
Manufacture de Rouen, garniture de lit, Eudore convertit Cimodocée (détail), vers 1820, toile de coton imprimée, Maison de Chateaubriand CD92/Vincent Lefèbvre
Les écrivains-décorateurs au 19ème siècle
Ils sont nombreux. L’intérêt qu’ils manifestent pour les tissus d’ameublement, aussi bien dans la décoration de leurs propres demeures que dans l’écriture de leurs romans, est mis en exergue dans cette exposition insolite.
Étoffes, Tissus sont objets d’une mise en scène et parfois les pièces entières de leurs lieux de villégiature sont habillées d’étoffes du sol jusqu’au plafond, ou parfois avec des papiers peints aux motifs qui imitent les soieries.
Certaines de leurs œuvres littéraires sont aussi déclinées en étoffes d’ameublement.
Citons-en quelques uns. Honoré de Balzac, véritable panier-percé, vit à crédit et fait envoyer les factures de ses emplettes à ses maîtresses pour éviter ou détourner le fisc.
Victor Hugo, grand décorateur, fait entrer le jardin dans sa maison. Tissus au plafond, et même du sol au plafond !
George Sand a repris la maison de sa grand-mère à Nohant et son talent de véritable couturière s’exprime intensément.
Les frères Goncourt (surtout Edmond), fuient Paris et achètent à Auteuil une maison avec jardin, sujet de décors infinis.
Émile Zola, le bibelotier, dénommé ainsi à cause de sa frénésie d’achats de bibelots, achète à Médan en 1870, une modeste maison. Une nouvelle ligne de chemin de fer Paris Le Havre venait de voir le jour. Il s’exprime dans la Tour Nana et la Tour Germinal avec des papiers peints imitant le cuir de Cordoue.
Maupassant, n’est pas oublié. Cocteau non plus. Car l’exposition, dédié aux écrivains du 19ème siècle, ne s’arrête pas brutalement à ce siècle créatif. Elle mors sur le début du 20ème avec Jean Cocteau et ses délires décoratifs.
Dans l’exposition, on a plaisir à toucher les étoffes aux grains différents. On apprend par le toucher à les reconnaître, à les différencier. La moire, le velours, le taffetas, la soie, le calicot …Des écheveaux de fils colorés comme ils étaient vendus soigneusement autrefois, se laissent admirer.
la percale le serge la moire la brocatelle le damas le velours d?Utrecht ou de Genes ou encore le lampas et le brocart n?auront plus de secret pour les visiteurs.
Maison Chateaubriand labellisée Maison des Illustres
Chateaubriand était cependant peu intéressé par les tissus d’ameublement pour sa maison et ses différentes demeures, mais il aime utiliser le vocabulaire des étoffes dans ses écrits. Une grande diversité de tissus s’offre à lui et leurs sonorités rythment le texte littéraire. Son roman à succès « Atala » a été transposé dans les toiles imprimées. La révolution industrielle au 19ème voit le développement des manufactures textiles. Elle transforme l’économie et les métiers de cette filière textile sont en plein essor. Les grands magasins se créent, offrant un choix plus libre et plus avantageux.
L’immense succès d’Atala lui a permis d’acheter, à quelques encablures de Paris, cette jolie maison bourgeoise et son magnifique Parc où cet écrivain-jardinier plante de nombreux arbres.
François-René de Chateaubriand, grand écrivain, homme politique, trois fois ambassadeur, inventeur dans ses écrits d’intérieurs pour gens aisés, dévoile ainsi une face inhabituelle du talent de ses contemporains…ou presque contemporains.
Geneviève Guihard
www.vallee-auxloups.hauts-de-seine.fr
Domaine départemental de la Vallée aux Loups Maison de Chateaubriand
87 rue de Chateaubriand
92290 Châtenay-Malabry
Alors que Chateaubriand etait repute avoir des gouts simples des episodes particulierement apprecies de ses celebres romans surtout Atala se deploient sur de riches toiles imprimees en peinture sculpture gravure et se declinent sur des assiettes vases et autres pendules.
