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« Le Fils Aîné ».   Une histoire de  famille dans le registre de la schizophrénie.

Voilà une intéressante pièce de théâtre  qui fait  titiller et vibrer nos émotions.    Mise en scène par Viviane Fines,  elle est jouée par une jeune compagnie parisienne  Les Ateliers du Théâtre

Le ressort  de la pièce est celui d’une fiction qui  devient  réalité.

Thème cher à Alexandre Vampilov,  auteur russe du  20ème siècle,   plébiscité  en Russie,  méconnu en France. Auteur  audacieux dans ses choix de sujets de  société et, dans sa verve,  il pourrait être  à égalité au très estimé  Tchekhov. 

 

Le Fils Aîné.  Une histoire invraisemblable

Dans une bourgade modeste et glaciale de Sibérie,   deux étudiants,  deux compagnons d’infortune,   cherchent refuge dans un appartement communautaire pour y passer la nuit sans bourse déliée.

Au sein de la famille d’accueil enfin dénichée, un mensonge  des deux insouciants,  les conduit à vivre,  et nous faire vivre,  une affaire de famille insensée.   

On se retrouve campé au cœur  d’un  petit groupe d’humains,  une famille russe modeste dont le père est déchiré par l’envol de ses deux  enfants légitimes vers d’autres lieux,   et celle  d’une    nouvelle famille tout juste inventée.  On prend la peine de s’y attacher,  de s’en approcher d’assez  près,  pour  pénétrer les histoires qui  constituent chacun de ses membres. 

La sincérité de jeu des protagonistes,  le père fictif étonné  (D. Jonemann) et le fils aîné fictivement retrouvé, (JB. Jonemann) est à fleur de peau. Celle des deux enfants légitimes du père l’est aussi.  On a envie de croire à cette histoire,  qu’elle soit vraie,  tant les acteurs  sont  émouvants dans leur interprétation. 

Cette histoire de famille  inventée nous tient en haleine  jusqu’à la dernière minute. 

L’âme russe,  sa mélancolie,  ses sensibilités, ses tourments sont exprimés et dévoilés  avec pudeur. 

On boit beaucoup pour oublier.  La Vodka coule à flots.   Pour se  rassembler surtout dans une chaleureuse et conflictuelle ambiance familiale,  car dans cette contrée exilée de Russie, il n’y a  pas place  à beaucoup d’autres distractions.

Les acteurs principaux, Père et Fils aîné  mais  aussi les personnages  secondaires  jouent  talentueusement  leur partition.  L’avenir s’annonce plein d’espoir pour eux.

Compagnie à  suivre sur d’autres planches… 

Geneviève Guihard

www.at13theatre.fr

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