Goûts/Saveurs

A l’occasion de la Fête du Pain, « La boulangerie ouvre ses portes » du 13 au 21 mai.

Le Président Dominique ANRACT, Président de la Confédération Nationale de la Boulangerie-Pâtisserie Française, lance la 26ème édition de la FETE DU PAIN et se confie.

Nous ouvrons notre porte et notre cœur !

Cette année, grâce à La Fête du Pain, la boulangerie ouvre ses portes. Pourquoi cette incitation à venir voir ce qui se passe derrière la vitrine ?

Depuis plusieurs années maintenant, le contexte est difficile pour tout le monde et tout particulièrement pour la boulangerie.

Nous avons eu le Covid puis la guerre en Ukraine avec la flambée des prix des matières premières et de l’énergie. Et même si aucun gouvernement dans le monde n’a soutenu une profession comme la boulangerie française, nous avons eu beaucoup d’inquiétude.

Du coup, face aux difficultés, nous avons décidé d’ouvrir notre porte et notre cœur à nos clients. Généralement la durée de passage chez nous est très courte, on prend sa baguette et on s’en va. Là, nous voulons que nos clients prennent le temps de nous connaître.

Comment cela va-t-il se traduire sur le terrain pendant La Fête du Pain ?

Nous avons envie de montrer à nos 12 millions de consommateurs quotidiens comment une boulangerie fonctionne. Certains vont accueillir les clients dans leurs labos, d’autres prendront un peu de temps pour leur expliquer la fermentation, le façonnage, notre métier et ce beau mot qu’est la transmission.

C’est aussi une façon de les remercier de leur fidélité, même au moment de la pandémie de Covid 

Oui, bien sûr ! Vous savez, avec le Covid, nos clients se sont à nouveau aperçus de l’importance des commerces de proximité.

Ils ont redécouvert que nous étions avant tout un métier de contact, d’accueil et de conseil.

C’était même très émouvant. Pendant les confinements, beaucoup de nos clients nous disaient : “vous êtes les seules personnes avec lesquelles je parle de la journée !”. Nos consommateurs ont toujours été là et nous avons toujours été là pour eux. Nous ne pouvons donc que les remercier avec ces portes ouvertes. Nous voulons juste leur faire partager notre passion.

Depuis fin 2022, la baguette de pain et son savoir-faire sont désormais inscrits au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. J’imagine que cette nouvelle a été accueillie avec fierté par la profession ?

Oui, c’était une véritable joie et une grande fierté car ce fut un combat collectif que nous avons mené avec toute la filière. Nous avons aussi eu le soutien de tous les Français, du Président de la République, des députés et des sénateurs qui ont voté à la majorité dans les deux assemblées. Tout le monde souhaitait que la baguette soit inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’humanité, cela nous a fait chaud au cœur.

Qu’est-ce que cette inscription va changer concrètement ?

Le but premier de cette aventure était que les consommateurs s’aperçoivent que fabriquer du pain est un véritable savoir-faire.

Ensuite, nous voulions renforcer les artisans boulangers dans la qualité de leurs produits, leur dire qu’il faut s’appliquer car le pain n’est pas un produit comme les autres. Je voulais aussi stimuler des vocations, que des jeunes choisissent notre profession parce que c’est un métier noble. Cela va permettre aussi de faire rayonner notre profession et le pain à l’international.

Chaque année, cette Fête du Pain est aussi l’occasion d’insister sur l’importance de la transmission auprès des jeunes et des moins jeunes qui souhaitent devenir boulanger ?

Vous savez, cela fait plus de 100 ans que nous jouons le jeu de la transmission. Nous avons toujours fait cela. Ce sont les aînés qui apprennent aux apprentis et aux alternants. Rien ne change à ce niveau-là. En revanche, ce qui évolue, c’est que nous montons en compétence.

Aujourd’hui, nos jeunes sont extrêmement bien formés. L’année dernière, nous avons eu pas moins de 29 000 apprentis. Malgré cela, nous avons 21 000 postes à pourvoir, ce qui est important, mais pas dramatique.

Et je suis aussi très fier que nos métiers se soient beaucoup féminisés. Aujourd’hui, nous avons beaucoup plus de pâtissières que de pâtissiers et, en boulangerie, 30 % de femmes apprennent le métier.

Venez Fêtez le Pain avec nous !

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