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Tribune Libre:Les Abribus d’Anne Hidalgo…

Ils devaient combiner le summum du numérique et de la technologie, tout en respectant les besoins des citoyens. Seulement voilà, tout juste installés, les Abribus 2.0 de la ville de Paris – qui devaient aussi conjuguer « l’humain » avec une « smart city », selon le très inspiré sociologue Bruno Marzloff, consulté pour le projet, en 2014 -, pour les usagers, c’est raté

Serait-ce les lignes épurées, le toit en forme de feuille, le mât coiffé d’une tête ronde évoquant Google Maps qui provoquent leur incrédulité ? Les innovations écologiques – avec leur toit photovoltaïque ou végétalisé – et technologiques, peut-être, permettant de recharger son portable, de consulter Internet grâce au réseau Wi-Fi ? À moins que le déluge de critiques ne mette en cause la présence d’« une dalle de 32 pouces entièrement tactile et intégrant Androïd » pour jouer, en attendant le prochain arrêt, au détriment du brin de causette avec ses voisins ?

Vous n’y êtes pas. Les 2.000 « Abribus intelligents » ne méritent tout simplement pas leur nom… parce qu’« ils ne protègent ni de la pluie ni du vent » et, par-dessus le marché, « les places assises sont jugées trop étroites » ! C’est le constat de Claire de Clermont-Tonnerre, conseillère (LR) de Paris. Et à quoi servent donc les bancs, alors, si on ne peut y poser confortablement ses fessiers ? Juste à faire joli ? C’est bien un truc de designer, et de designer qui ne prend pas souvent le bus…

Pourtant, au départ, ces Abribus ouverts aux quatre vents partaient d’une bonne intention : laisser libre une partie de la cloison arrière afin de permettre leur accès aux personnes en fauteuils roulants. Sauf qu’il s’avère que ces personnes préfèrent attendre le bus sur le côté, de manière à se trouver juste en face de la plate-forme ! Bref, si la décision du chantier n’avait pas été prise uniquement par Anne Hidalgo, JC Decaux (qui a remporté l’appel d’offres) et le designer – donc, sans consulter les usagers, et encore moins les usagers handicapés -, « les problèmes soulevés aujourd’hui auraient pu être évités […] », déplore le vice-président de la branche Île-de-France de la Fédération nationales des associations.

Et la facture, dans tout cela ? 130.000 euros. Des problèmes de financement, à la mairie de Paris ? Aucun. D’ici quatre ou cinq mois, la bêtise sera rattrapée. Rapide et pas cher, c’est la mairie qui paye ! Ça vous rappelle quelque chose ?

Caroline Arthus
Ancien chef d’entreprise
source Boulevard Voltaire

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