Actualités

Municipales : le plan secret d’Anne Hidalgo pour faire valser les impôts à Paris

Si elle est élue, les taxes ne croîtront pas d’un centime, promet la candidate. Exact, ce sera de beaucoup plus !

Décidément, les socialistes parisiens ont un problème avec les toits. Soucieux de laisser sa marque dans l’histoire, Bertrand Delanoë a dépensé l’an dernier 250 millions d’euros – soit environ 200 euros par ménage de la capitale – pour offrir une nouvelle couverture très tendance au Forum des Halles. En pleine crise économique, il fallait tout de même l’oser. Eh bien, sa première adjointe, Anne Hidalgo, qui espère lui succéder dans le fauteuil de maire, est à peine moins ambitieuse. Si elle est élue, a-t-elle prévenu, elle «végétalisera» 100 hectares de terrasses au sommet des immeubles de la Ville lumière, car la nature, estime-t-elle, «ne doit pas se cantonner à des parcs fermés». Au tarif catalogue, ce vivifiant apport de verdure au­dessus de nos têtes coûtera pas loin de 150 millions d’euros au contribuable, un quart du produit annuel de la taxe foncière versée à la ville. Mais la candidate, qui a exigé que 30% des végétaux plantés soient des arbres fruitiers, espère sans doute se refaire avec les ventes de cageots…

Anne Hidalgo (ni elle ni aucun de ses conseillers n’ont accepté de nous recevoir) vit-elle dans un autre monde, comme Alice au pays des Merveilles ? A l’entendre égrener ses folles promesses et oublier les retenues dans ses additions, on pourrait finir par le croire. Cette ancienne inspectrice du travail, qui veut transformer Paris en une ville du «faire ensemble» et développer dans la cité «des écosystèmes circulaires», jure en effet pouvoir financer son action sans augmenter les impôts d’un centime. «Cet engagement, je suis sûre de le tenir parce que je connais bien la ville et son fonctionnement», rassure-t-elle ses électeurs dans les meetings. En réalité, la tête de liste socialiste sait parfaitement que cette équation relève du conte de fées. Et qu’elle devra, si elle l’emporte, assaisonner très vite les contribuables de la capitale avec une énorme salière.

Les billets gratuits pour Paris Bercy coûtent 475.000 euros

Selon nos calculs, la stricte application de son programme imposera en effet dans le meilleur des cas la levée d’au moins 202 millions d’euros de taxes dès l’an prochain, car les collectivités n’ont pas le droit d’être en déficit. C’est l’équivalent d’une hausse de 30% de la taxe d’habitation. Il faut dire que la situation financière de la capitale, qu’elle gère avec Bertrand Delanoë depuis 2001, est loin d’être excellente, contrairement à ce qu’on lit partout. En douze ans de «saine gestion», le futur ex-maire et sa possible remplaçante ont laissé dériver de 89,4% les dépenses de fonctionnement par habitant, fait bondir les effectifs de 40 000  à 54 000 salariés, gaspillé des fortunes pour le confort des élus et de leur entourage (la seule fourniture de billets gratuits pour les concerts de Paris Bercy coûte chaque année 475 000  euros au contribuable) et engagé des centaines de millions dans des projets pharaoniques à l’utilité discutable. A elle seule, la construction du stade Jean-Bouin – essentiellement entreprise pour faire plaisir au patron du Stade français, Max Guazzini, un ami de Bertrand Delanoë – a englouti 180 millions d’euros, et le vaniteux chantier des Halles, qui traîne toujours en longueur, plus de 800.

 

Le budget 2015 d’Anne Hidalgo :

Dépenses : 8,2 milliards d’euros
dont…
Charges de personnel : 2,25 milliards d’euros
Fonctionnement des services : 2,31 milliards d’euros
Amortissement, autofinancement : 550 millions d’euros

Recettes : 8 milliards d’euros
dont…
Produit de la fiscalité : 5,1 milliards d’euros
Dotations de l’Etat et participations : 1,4 milliard d’euros
Produit d’exploitation : 1,01 milliard d’euros

Manquent 202 millions à financer par les impôts.

Notre méthode de calcul :

Pour réaliser ce chiffrage, nous avons repris à la lettre les engagements d’Anne Hidalgo, et nous les avons intégrés dans la comptabilité de Paris, à partir des données du budget prévisionnel 2014. Ces engagements sont les suivants : 1) Les impôts n’augmenteront pas. 2) Les dépenses de fonctionnement, y compris celles de péréquation, évolueront au même rythme que l’inflation. 3) Les dépenses d’investissement, de 8,5 milliards sur la mandature, seront couvertes à hauteur de 15% par de l’autofinancement. 4) La baisse des dotations de l’Etat sera limitée grâce à une négociation avec le gouvernement. Nous avons donc considéré qu’elles ne baisseraient pas de plus de 1,5%, un chiffre très optimiste. Nous avons retenu un taux d’inflation de 1% et fait évoluer au même rythme les impôts directs et les dépenses de personnel. Enfin, nous avons pris pour hypothèse une progression de 5% des frais financiers, là encore plutôt optimiste.

source Capital.fr

Photo : MARTIN BUREAU / AFP

Laisser un commentaire