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Le Louvre supprime la gratuité du premier dimanche du mois en haute saison

Le Louvre pour tous, c’est fini

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Une vraie politique culturelle permettrait à tout Français bénéficiant de minima sociaux et à tout enfant français d’accéder en tout temps à tous les musées gratuitement.

« L’idéal de la culture populaire, c’est la culture de l’élite pour tous », disait Jack Lang citant Vilar. Ce beau slogan semble bien oublié par la gauche. Y a-t-elle jamais cru, d’ailleurs ?

Depuis sa création jusqu’en 1990 et l’inauguration du Grand Louvre voulu par François Mitterrand, l’accès du Louvre était gratuit le premier dimanche du mois. Le premier président socialiste de la Ve République supprima cette gratuité. Elle fut rétablie en 1996 par Jacques Chirac. C’est l’occasion, pour un public populaire, de découvrir les œuvres d’art, d’y initier ses enfants – manière de compenser un peu les inégalités sociales dans l’accès à l’art. Et pour tous de faire le tour du propriétaire, puisque ce sont en grande partie nos impôts qui financent le musée. Tout Français en est donc copropriétaire.

Le Louvre vient de décider, sous le deuxième président socialiste de la Ve République, de supprimer cette gratuité pendant la belle saison. Histoire de rentrer plus d’argent ; histoire de compenser la baisse de dotation de l’État ; histoire de laisser plus de place aux touristes étrangers fortunés. Les employés et les ouvriers parisiens n’auront qu’à venir l’hiver, et les provinciaux… qu’importe ! Pourtant, ce n’était qu’un jour par mois. Mais même pour ce qui est de l’art, seul l’argent semble compter aujourd’hui.

Une vraie politique culturelle permettrait à tout Français exonéré d’impôt, ou bénéficiant de minima sociaux, et à tout enfant français d’accéder en tout temps à tous les musées gratuitement. C’est ainsi qu’on permettrait au peuple de prendre conscience de son héritage, qu’on lui permettrait de s’élever au beau, qu’on lui permettrait d’accéder à une culture libérant son esprit de la vulgarité médiatique, de la médiocrité des spectacles de MJC de banlieue, de la laideur d’œuvres contemporaines qu’on lui impose et de certaines mythologies politiques. Mais c’est peut-être ce que ne veut pas la gauche.

Une pétition en ligne réclame le maintien de ce dimanche gratuit.

merci à

Pierre Van Ommeslaeghe

Professeur de philosophie.

source Boulevard Voltaire

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