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insolite:Demain, nous serons tous réparés avec des morceaux de cochon

 Il paraît que nous allons vivre vieux, tous autant que nous sommes. La peau retendue, l’œil vif, le cartilage luisant, les viscères increvables, la cervelle nettoyée des scories qui l’encombrent… bref, tous refaits à neuf pour franchir le siècle ¼ en beauté : horizon 125 ans pour tout le monde. À ce qu’il paraît, du moins.

Homme bionique, réimplantation de mémoire virtuelle, clonage… tout cela coûte très cher et l’on n’est pas encore sûr que ça marche. Ce qui fonctionne bien, en revanche, et qui est en voie de généralisation, c’est le remplacement de nos pièces défectueuses par des morceaux de cochon.

On apprenait ainsi récemment, grâce au journaliste santé Jean-Marc Dupuis, que les progrès en ce domaine sont en effet très avancés. La prestigieuse revue Nature en a dressé le bilan dans sa livraison de novembre.

cochon

Je cite Jean-Marc Dupuis :

« Déjà, il est autorisé en Chine de poser chez l’homme une cornée de cochon.
Aux États-Unis, il est possible de se faire greffer de la peau de cochon. Ce n’est pas officiellement autorisé mais ce n’est pas non plus interdit. Une étude menée par l’Hôpital général de Boston a permis d’identifier des dizaines de personnes ayant recouru à cette procédure.
La firme néo-zélandaise Living Cell Technologies est en train de faire valider dans de nombreux pays un système d’implantation de morceaux de pancréas de cochon chez l’être humain afin de produire de l’insuline. Ce système s’appelle Diabecell et vise à soigner les diabétiques.
Le chirurgien Muhammed Mohiuddin, de l’Institut national du cœur dans le Maryland (USA), a implanté un cœur de cochon sur un babouin qui a survécu deux ans et demi à l’opération. Ayant surmonté les problèmes de rejet d’organe, il estime que la voie est ouverte pour mener l’expérience sur l’homme.
Le chirurgien David Cooper, de l’université de Pittsburgh (USA), a annoncé en juin 2015 qu’un babouin avait survécu 136 jours avec un rein de cochon, génétiquement modifié lui aussi, pour supporter la transplantation et le rejet de greffe.
Robin Pierson, qui dirige le Laboratoire de recherches de l’université du Maryland et qui a réalisé des dizaines d’opérations de ce type, tente actuellement de transplanter des poumons de porc sur des babouins. La difficulté est que les poumons sont constitués d’une fine trame de vaisseaux sanguins.
Cela signifie que le sang du babouin se trouve en contact étroit avec des protéines de cochon (qui constituent les vaisseaux sanguins), ce qui le fait coaguler. Actuellement, les babouins ne survivent que quelques jours. Cette technique requiert donc encore des progrès avant de devenir praticable. »

Mais tout cela ne sera bientôt plus un problème, car :

« La firme américaine United Therapeutics, dans le Maryland, a investi 100 millions de dollars pour fabriquer des cochons génétiquement modifiés. Ils sont destinés à produire des organes pour les êtres humains. Elle déclare qu’elle veut “réaliser les premiers essais cliniques en 2020”. »

Réjouissons-nous donc : c’est sûr, demain, nous serons tous réparés avec des morceaux de cochon. Certes, ça ne va pas arranger nos affaires avec les islamistes et même les musulmans tout court, lesquels ne manqueront pas d’y voir une odieuse discrimination. Reste que, pour l’instant, biologiquement parlant, notre frère, c’est bien le cochon. Il y a, d’ailleurs, longtemps que la sagesse populaire nous assure qu’il sommeille en tout homme.

Alors, si demain vous entendez votre compagnon d’un soir « grouiner » en dormant, allez donc voir s’il ne l’a pas aussi en tire-bouchon…

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Marie Delarue
Écrivain, musicienne, plasticienne
Source Boulevard Voltaire
image à la une //Fernandel : L’auberge rouge (1951)

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