Nouvelle mesure annoncée, ce matin, en fanfare par l’adjoint écolo d’Anne Hidalgo : à compter de la fin août, la vitesse sera limitée à 30 km/h partout ou presque dans la capitale. « Une grande victoire culturelle » pour le respect des engagements de campagne, dit David Belliard.
Quand il s’agit de pourrir la vie des Franciliens, il est vrai que la parole est d’or… Car c’est tout le problème : Anne Hidalgo, bien qu’elle affiche des prétentions nationales, ne s’occupe que de son électorat, celui qui roule à vélo, en trottinette et en mono-roue. Elle a déjà tant saccagé Paris que les 30 à l’heure y sont, la plupart du temps, un rêve inaccessible : la vitesse moyenne de circulation y est de… 16 km/h. Les grands axes étant désormais dévolus aux « coronapistes », les bouchons s’accumulent dans des voies autrefois fluides et les embouteillages se répercutent à la périphérie de la capitale. Mais ce n’est plus la capitale, alors…
C’est une nouvelle décision forte pour « diminuer la place de la voiture dans la Ville Lumière », a dit Belliard à l’AFP. Sauf qu’il y a un moment déjà que l’équipe Hidalgo a éteint la lumière… Surtout, dit l’adjoint à la transformation de l’espace public, il s’agit de « sécuriser » les rues de la capitale « pour les plus vulnérables : les piétons, les cyclistes, les enfants et les seniors ». Et là, voyez-vous, je rigole, car s’il est vrai, comme il le dit aussi, que « le risque de décès est 9 fois moins important à 30 km/h qu’à 50 km/h et les blessures sont beaucoup plus légères », la réalité est que le danger pour les piétons, les enfants et les seniors ne vient pas des voitures mais des deux-roues !
La réalité est que les trottoirs et les rues de Paris sont désormais sillonnés de toute part par des trottinettes qui foncent à toute allure. Ajoutez à cela que la plupart de ceux qui les chevauchent ont les écouteurs aux oreilles et le téléphone en main et vous comprendrez que se déplacer à pied dans Paris est devenu plus que jamais un sport à risque, et ce n’est pas du fait des voitures !
Les accidents de la circulation augmentent dans Paris, et particulièrement ceux dus aux trottinettes : traumatologie, fractures de membres, nez et dents cassés… Piétonne bousculée par un engin qui sautait du trottoir, je me suis entendu répondre : « Vous ne connaissez rien à la politique de la ville. » Laquelle consiste, sans doute, désormais, à interdire les trottoirs aux piétons !
En juin dernier, une jeune touriste italienne a été percutée par une trottinette électrique sur une allée piétonne, le long de la Seine. Elle en est morte. Pourtant, au terme de la loi, « ces engins ne doivent pas pouvoir dépasser une vitesse de 25 km/h, ne peuvent transporter qu’un conducteur et doivent circuler sur les pistes cyclables ». Depuis l’été 2019, la ville de Paris a même fixé cette limitation à 20 km/h et interdit le stationnement des trottinettes sur les trottoirs.
Vous savez quoi ? Tout le monde s’en fout.
La preuve en est que le préfet vient de prendre une mesure d’interdiction des trottinettes électriques sur une partie des Champs-Élysées. Cela, à partir de ce jeudi et jusqu’au 31 juillet, entre « 22 heures et 6 heures » entre « le rond-point des Champs-Élysées et la place Charles-de-Gaulle inclus ».
Le communiqué de la préfecture est sans ambiguïté : cette mesure a été prise en raison de la « multiplication de comportements individuels inciviques de la part d’usagers de la route et par une occupation anarchique de l’espace public par des groupes d’individus faisant notamment un usage dangereux de trottinettes électriques ».
Qu’importe, pour l’équipe d’Anne Hidalgo, le problème, c’est encore et toujours la voiture !
Source Boulevard Voltaire
Marie Delarue
Ecrivain, musicienne, plasticienne