Gustave Le Bon mange du poisson.
La première chose qui vient à l’esprit, en découvrant la couverture de ce livre, est de se demander ce que peut bien vouloir signifier son titre : « rémoras » ? Le rémora est une sorte de poisson ventouse qui se fixe, détail important pour un « roman » d’espionnage, sur le requin. Et qui possède une autre particularité intéressante, celle d’être le symbole alchimique du froid…
« Rémoras », disons-le tout net, n’est pas un roman d’espionnage comme les autres.
Il y a d’abord la qualité irréprochable de l’écriture, très souvent défaillante ou convenue dans nombre d’ouvrages du genre. Les mots sont bien choisis, l’expression aisée, sans recours à des périphrases lourdingues. Le style est aussi percutant qu’une PGM 338. Bref, les auteurs font montre de talents variés et très efficaces, pareillement à ceux de leurs trois protagonistes (on hésite ici à utiliser le terme de « héros »). La sauce accompagnant le rémora est donc une bonne et agréable surprise.
Le rémora lui-même est un mets des plus délectables et il le doit à sa remarquable texture : un scénario unique, ciselé, fait de mauvaises surprises et de rebondissements exaltants.
Un trio d’anciens militaires liés aux services spéciaux et adeptes des coups tordus. Des types hors normes, brillants et sans états d’âme. Un drame absolu s’abat sur l’un des pros. Une vengeance implacable se met alors en branle à travers une pute de luxe, un sniper surdoué, une milice américaine rêvant du coup d’éclat… Surtout, il y a un Cercle, constitué des gens les plus puissants de la planète, totalement inconnus de l’opinion publique, mais tirant avec brio les ficelles en coulisse.
Un Cercle qui n’est pas sans faire penser à certains cénacles bien réels, genre Trilatérale, CFR ou Bilderberg Group. Une Salamandre messianique qui pratique la manipulation à grande échelle à travers les médias, afin de sidérer les foules et les accoutumer à l’évidence d’un gouvernement mondial.
Une vengeance à combinaisons multiples, une manipulation à issue unique. « Rémoras », un « roman » ? Certainement. Mais inspiré de faits pas toujours imaginaires…
Un ouvrage à déguster de toute urgence, sans les risques du Fugu !
Arnaud Robert.
Mieux connaître M.I.A et en savoir plus sur Rémoras, une seule direction, voir et parcourir le blog de Rémoras, avec un petit détour par le site internet où rien ne manque pour s’approprier ce roman !
Bonjour Arnaud,
Merci pour cette très belle critique !
A très bientôt,
Sébastien
M.I.A