Samedi 9 février, l’association culturelle Paris Fierté appelle à un rassemblement à 15h30 place des Abbesses dans le 18ème arrondissement dans le cadre de son combat contre l’implantation d’un Starbucks sur la célèbre place du Tertre en plein coeur de Montmartre. Nous avons demandé à Lionel Golart de Paris Fierté les raisons de ce combat et fait le point sur cette action. Entretien
Bonjour Lionel Golart, samedi, l’association Paris Fierté organise un rassemblement contre l’implantation d’un Starbucks à Montmartre. Pouvez-vous nous expliquer en quelques mots les raisons de ce rassemblement ?
Ce rassemblement s’inscrit dans la poursuite des nombreuses actions de terrain que nous avons entreprises depuis le mois de novembre. Il a pour objectif de fédérer tous ceux que nous avons croisés lors des tractages, tous ceux qui nous ont encouragé et apporté leur soutien, tous les mouvements et associations, y compris celles de Montmartre, qui nous ont proposé de l’aide.
Il constituera ainsi le point de départ de nouvelles synergies et de nouveaux projets pour lutter contre l’implantation du “Starbucks”, symbole de la globalisation, de la standardisation des goûts et de la destruction des spécificités locales. Nous attendons beaucoup de monde, et je peux vous garantir qu’il y aura de l’ambiance. Les touristes, les familles, les jeunes et les vieux… tout le monde est le bienvenu ! La chaleur parisienne aura raison de la froideur des chaînes multinationales.
Vous avez lancé votre action depuis plusieurs semaines par le biais de tractages et de rencontre de commerçants. Comment les Parisiens, les touristes et les commerçants réagissent-ils ? Sentez-vous un soutien à voter action ?
Il y a un engouement certain. Cela n’est pas un hasard si les médias du monde entier ont repris nos actions. Nous avons mis le doigt sur un problème qui touche tous les défenseurs des particularités et des identités locales aux quatre coins du monde. Il y a un ici un clivage de plus en plus marqué entre les enracinés de tout poil, défenseurs des particularités locales, et les tenants d’un système qui voudrait tout lisser (je ne parle pas des poils) à des fins économiques. Notre action a une valeur d’exemple.
Tant mieux si Paris peut montrer l’exemple et insuffler un mouvement de “ré-enracinement” face à la standardisation mondialisée. Incroyablement, beaucoup de touristes ont relayé et soutenu notre action. Beaucoup ont signé la pétition : s’ils viennent à Paris, c’est pour voir du parigot, ils veulent de la gouaille et du zinc de bistrot ! Quant aux commerçants, ils nous soutiennent pleinement. Leurs représentants seront présents samedi. Ils savent bien qu’il y a une demande de consommation locale, enracinée et même si nous ne sommes pas dupes et savons que tout ceci passe par un peu de folklore, nous voyons cela de manière positive pour l’avenir. Les gens en ont tout simplement ras le galurin de voir et manger la même chose à Sydney, Paris, Londres, Singapour ou Chicago.
Quant aux Parisiens, je dirais qu’il y a trois catégories : ceux qui subissent la ville et ne songent qu’à rentrer dans leur cambrousse et retrouver leur vert gazon (à ceux-là, je dis bon vent !), ceux qui aiment cette ambiance mondialisée car ils n’ont pas encore conscience que cela finira par tout tuer (à ceux-là je leur demande d’ouvrir un peu les yeux), et ceux qui sont comme nous, des enracinés fiers de leur ville et de leur histoire !
Vous avez également lancé une pétition contre cette implantation. Combien de signatures avez-vous obtenues à ce jour ? Et les avez-vous déposées auprès de la mairie du 18ème arrondissement ?
Nous en sommes à plus de 1.000 signatures, ce qui n’est pas mince. Le dépôt auprès des autorités n’a pas encore été réalisé car nous avons encore du potentiel pour avoir plus de signataires ! La Mairie n’a pour l’instant pas daigné réagir à nos actions, nous l’avions pourtant directement interpellée par courrier. On s’en fiche pas mal de la couleur politique mais il est clair que quand on est socialiste comme M. Vaillant et qu’on ne dit rien contre l’implantation d’une grosse multinationale – qui rappelons-le ne paie presque aucun impôt en France – sur la place la plus typique et touristique de l’arrondissement dont on est maire… permettez-moi de vous dire que cela la fout un peu mal ! Nous trouverons un moyen de l’interpeller prochainement car nous avons beaucoup de relais dans le quartier.
A un moment il faut que les politiques se positionnent et disent de quels côtés de la Barricade ils sont. Avec les multinationales ou avec Paris ?
source-Novopressinfo