Katy, 30 ans et encore dans ses rêves d’ado, navigue entre un vieux copain et celui qu’elle a décidé d’épouser. Un jour, en faisant ses courses, elle se fait braquer avec son pick-up par un séduisant frapadingue qu’elle prend tout d’abord pour un amant potentiel.
Elle disparaît ensuite et ne donne plus de ses nouvelles. Sa mère s’inquiète, devient hystérique et prie beaucoup pour que sa progéniture retourne au bercail. Les jours passent, elle se recueille avec ferveur comme toute bonne Américaine mais Tracy ne donne toujours pas de signe de vie. Shelby, une profileuse très cool, décide de filer un petit coup de main à la police pour découvrir ne serait-ce qu’un indice qui permettrait de retrouver la disparue.
Bonne catholique, la mère s’envoie le fiancé de sa fille pour se remonter le moral. « Ils se regardèrent chacun de son côté de la table, se tenant fermement la main et plus encore quand la porte se referma. » C’est dans ces termes que Jane Bradley décrit la seule scène de jambes en l’air du roman.
L’auteur accorde beaucoup de place à la description de ce petit coin du Tennessee, à la population qui l’habite et qui parle avec « la voix légèrement traînante et claire ». Il se dégage, entre les lignes, une sorte de sympathie pour les personnages, y compris les délinquants, enfin surtout pour celui qui ne fait que suivre le chef mais qui adore sa grand-mère.
C’est comme ça pour cette romancière, cette Amérique croyante jusqu’à l’intégrisme mais qui génère quand même des tueurs nés, mû par des instincts irrépressibles. Jane Bradley décrit toutes ces facettes sans réellement accrocher le lecteur avec un harpon. Son livre est à la fois poétique, romanesque, très descriptif avec une intrigue qui ne cesse de disparaître et de réapparaître.
Un roman très féminin sur fond de fait divers DDD
560 pages, Ombres Noires, 22,00 €
Format 14X20,5. Broché
Dominique LE FUR
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