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Lire- Paul Chack de Francis Bergeron

Tu seras marin

Chack. Un nom qui claque comme le pavillon d’un navire fouetté par le vent. Né en 1876 et mort en 1945, Paul Chack est connu pour trois périodes qui ont marqué sa vie. Il y a d’abord et surtout le marin, parcourant toutes les mers sur quinze bâtiments de guerre et exerçant, de son propre aveu, presque tous les métiers. Une longue carrière de près de quarante ans commencée à l’École navale en 1893 et achevée en tant que Capitaine de Frégate au Service historique de la marine en 1934. Paul Chack s’illustre particulièrement pendant la Grande Guerre où il commande un torpilleur, le Massue. Cité à l’ordre de l’Armée navale, il finit la guerre avec la croix de guerre, officier de la Légion d’honneur.

 

Il y a également, pour le grand public, l’écrivain, auteur d’une trentaine d’ouvrages ayant rencontré un succès considérable, reconnaissables (comme les collections maritimes des Éditions de France) aux couvertures – et illustrations – de très grande qualité du peintre Léon Haffner. Deux hommes sont à l’origine de cette seconde carrière : l’écrivain et ami Claude Farrère (également officier de Marine) et Horace de Carbuccia, patron de l’hebdomadaire engagé « Gringoire » (975 000 exemplaires en 1936) et des Éditions de France. Chack devient rapidement l’une des locomotives éditoriales de Carbuccia. Ses livres emportent les lecteurs dans des croisières merveilleuses, des batailles incroyables, des traversées épiques et des naufrages miraculeux. Les titres parlent eux-mêmes : « Combats et batailles sur mer », « Survivants prodigieux », « Hoang-Tham pirate », « Des Dardanelles aux brumes du Nord »…

Enfin, il y a le Chack engagé dans la croisade anticommuniste des années d’Occupation. Son nom figure sur la liste noire dressée par le Comité d’épuration, en compagnie de personnalités aussi diverses que Céline, Jean Giono, Sacha Guitry, Marcel Jouhandeau, Montherlant ou Maurice Martin du Gard.  Paul Chack est interpellé le 23 août 1944 et, après un procès expédié en une seule journée, il est condamné à mort le soir même. On est assez loin de la justice de madame Taubira pendant cette période !

Chack est exécuté trois semaines plus tard, le 9 janvier 1945. Sa dernière phrase, au moment de l’exécution, fut : « Vive la France ! Je meurs pour mes idées ».  Comme l’écrit fort justement son biographe, Francis Bergeron, « un homme qui meurt pour ses idées est toujours estimable ». Chack part rejoindre le Créateur pavillon haut !

Après le succès de ses six précédentes biographies (dont le best-seller consacré à Hergé) publiées chez le même éditeur, Francis Bergeron, par ailleurs auteur de la célèbre série pour enfants du « Clan des Bordesoule » (300 000 exemplaires vendus), réussit pleinement son pari de réhabiliter la mémoire de Paul Chack, le marin qui écrivait. Les documents iconographiques, très nombreux, comme souvent dans la collection « Qui suis-je » des éditions Pardès, enrichissent utilement cette biographie passionnante de bout en bout.

Arnaud Robert. 

Titre : « Paul Chack »
Auteur : Francis Bergeron
Editeur : Pardès
Collection : « Qui suis-je »

Prix 12€

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