Réalisateur, scénariste, compositeur et romancier, Raffy Shart, d’origine arménienne, appartient à ce petit cercle d’artistes multi-talents qui opèrent dans chaque domaine avec le même bonheur. C’est d’ailleurs à lui que l’on doit la pièce, jouée en 1997, « Ma femme s’appelle Maurice ».
Dans l’Antidote, une actrice retrouve les douceurs des spotlights après une trop longue absence. Elle se souvient encore des appels au secours passés auprès des gens qui se disaient ses amis. La profession lui tourne le dos sans la moindre élégance, tout au contraire. Quand la gloire refrappe à sa porte, elle l’accueille les bras ouvert. La célébrité et l’argent qui va avec sont de retour. Elle décide alors de convier ce petit monde hypocrite, qui la ignorée avec dédain, à une grande fête en laissant entendre qu’elle aimerait travailler avec lui ou avec elle et que ce sera l’occasion d’en discuter.
La bonne ambiance du départ et les politesses de rigueur passées, Gloria Borand annonce, sans émotion, que la nourriture avalée est empoisonnée par ses soins mais qu’elle détient un antidote. Il suffira de lui fournir une bonne raison de continuer à vivre. A partir de ce moment tous les masques tombent, les uns après les autres.
Dans un premier temps, chacun pense qu’il s’agit d’une farce de mauvais goût mais doit se résoudre à la sinistre réalité et se faire à l’idée que la vengeance est un plat qui se mange aussi froid. Gloria n’en perd pas une miette des flatteries, des suppliques comme des menaces pour obtenir l’antidote salvateur.
Ce roman se lit comme un conte de fée ou l’intrigue se déroule dans un monde peuplé de faux derches, d’arrivistes et de gens misérables sur le plan humain. Lire l’Antidote procure un vrai plaisir et une envie furieuse de ne pas connaître ces gens-là.
Un roman joliment enlevé DDDD
192 pages, Cherche Midi, 15,00 €
Format 14,2 X 22. Broché
Dominique LE FUR
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